Broadway, Fabrice Caro : Mon avis
Quatrième de couverture :
La vie n’est pas une comédie musicale.Une femme et deux enfants, un emploi, une maison dans un lotissement où s’organisent des barbecues sympas comme tout et des amis qui vous emmènent faire du paddle à Biarritz… Axel pourrait être heureux, mais fait le constat, à 46 ans, que rien ne ressemble jamais à ce qu’on avait espéré. Quand il reçoit un courrier suspect de l’Assurance maladie, le désenchantement tourne à l’angoisse. Et s’il était temps pour lui de tout quitter ? De vivre enfin dans une comédie musicale de Broadway ?Après Le Discours, Fabrice Caro confirme son talent unique de prince de l’humour absurde et mélancolique.
L’art de faire rire à l’écrit.
Mon achat de Broadway en librairie tient d’un gag de Fabrice Caro dans ses romans. Séduite par sa couverture et les mots de Nicolas Carreau au micro d’Europe 1, j’étais décidée à me procurer Samourai. Me rendant en librairie, des semaines plus tard, prête à craquer, j’aperçois, aux côtés de Samouraï, le Folio de Broadway. Je me rappelle avoir le Discours en version poche, et prends conscience que je préfère posséder tous les livres de l’auteur au même format. Je repose Samouraï et embarque Broadway sans réel désir de le lire… !
La vie bascule parfois sur un petit rien. Quatre années avant l’âge requis, Axel reçoit un courrier de l’Assurance Maladie l’invitant à se faire dépister pour le cancer colorectal. Une erreur anodine au premier abord, mais qui occupe toutes les pensées du quadragénaire, au point de remettre en question tout ce qu’il a construit. A quel moment ses rêves de jeunesse ont-ils disparu ? Quand s’est-il enfermé dans un schéma qui ne lui ressemble pas ?
Un quiproquo avec la CPAM, une proposition de vacances entre voisins à Biarritz, un dessin inapproprié de son fils au lycée et c’en est trop. Loin de gérer la situation, Axel fuit vers des envies d’Argentine, de ballon rond et de crampons. Plutôt que d’affronter ses peurs, l’homme divague, s’imaginant au cœur de la Boca, en futur grand footballeur.
« Trente ans plus tard, ellipse, je tiens dans ma main une enveloppe plastifiée bleue au bas de laquelle est inscrit : Programme national de dépistage du cancer colorectal. […] Elle est arrivée ce matin, comme elle arrive un matin dans des milliers de foyers, au milieu de factures, de magazines et de promotions de grandes surfaces, parmi d’autres enveloppes, humble et effacée, une formalité administrative, rien que de bien normal, toute personne ayant cinquante ans révolus la reçoit automatiquement. A ceci près que j’ai quarante-six ans. »
Personnage un poil autocentré, paranoïaque et surtout très nostalgique, Axel renferme en réalité de grandes angoisses. Derrière cette lettre arrivée trop tôt, le héros voit le temps défiler, et prend conscience du court chemin qui lui reste. Drôle, loquace, son comportement cache une profonde tendresse. Comme à son habitude, Fabrice Caro utilise le rire pour déployer un récit profond et humain.
Rappelant l’ultimatum du Discours, l’intrigue du courrier posté joue le rôle de fil rouge au roman. Si le personnage principal cherche à savoir d’où vient la tromperie, le lecteur s’interroge lui sur l’examen médical. Axel va-t-il aller se faire dépister ? Quel message dissimule cet acte manqué ? Sans divulgâcher, je dois avouer ma réserve concernant la fin du scénario. Et sans vouloir user de mauvais jeux de mots, je suis restée sur ma faim…
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Avez-vous déjà lu Fabrice Caro ?
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