Vers la beauté, David Foenkinos : Mon avis
Quatrième de couverture :
Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour devenir gardien de salle au musée d’Orsay. Personne ne connaît les raisons de cette reconversion ni le traumatisme qu’il vient d’éprouver. Pour survivre, cet homme n’a trouvé qu’un remède, se tourner vers la beauté. Derrière son secret, on comprendra qu’il y a un autre destin, celui d’une jeune femme, Camille, hantée par un drame.
La beauté retrouvée.
Je n’avais pas lu David Foenkinos depuis quelques années. Délaissé pour d’autres univers, d’autres plumes, c’est en relisant Charlotte en décembre dernier que je prenais de nouveau conscience de son talent d’écrivain. A mon habitude, j’ai profité d’une visite au musée la semaine suivante pour me procurer Vers la beauté.
DRH du musée d’Orsay, Mathilde est surprise de voir Antoine Duris postuler à une offre de gardien de salle. L’ancien professeur aux Beaux-Arts de Lyon n’explique pas les raisons l’ayant amené à démissionner et quitter sa ville. Dans une lettre adressée à ses proches, Antoine a indiqué partir vivre un moment à l’étranger pour écrire un roman. Qu’en est-il réellement ? Que cachent ce mensonge et ce départ précipité ?
Dans un ton d’abord léger, l’auteur présente un personnage mystérieux, passionné de Modigliani et encombrant face au guide touristique du musée qu’il surveille. Antoine ne peut s’empêcher de corriger son collègue sur des détails insignifiants de la vie du célèbre peintre, devant les groupes de visiteurs. Si l’on devine une intrigue, le début du récit se veut surtout drôle et divertissant.
« Le musée d’Orsay, à Paris, est une ancienne gare. Le passé dépose ainsi une trace insolite sur le présent. Entre les Manet et les Monet, on peut se laisser aller à imaginer les trains arrivant au milieu des tableaux. Ce sont d’autres voyages maintenant. Certains visiteurs ont peut-être aperçu Antoine Duris ce jour-là, immobile sur le parvis. Il paraît tombé du ciel, stupéfait d’être là. La stupéfaction, c’est bien le mot qui peut caractériser son sentiment à cet instant »
Les fils se délient un à un, laissant apparaître un roman d’une grande puissance. Dans une seconde partie, une certaine Camille s’invite dans le récit. Et David Foenkinos de dévoiler les fêlures de notre héros sympathique. La trame se dresse, brutale et violente, grâce à la justesse et l’émotion de l’auteur.
Les écrits les plus simples cachent parfois les histoires les plus dures. Je n’ai pas su deviner cette noirceur, ni m’y préparer. Le livre m’a bouleversée, emprise que j’étais entre la cruauté des actes et la beauté de l’art. J’ai refermé Vers la beauté dans les larmes, mais avec l’appétit de vivre et de continuer à découvrir la peinture.
Le doute n’est maintenant plus permis. David Foenkinos m’a démontré une fois de plus qu’il était un grand écrivain. La lecture de Deux sœurs dont je dois vous parler prochainement réitérera mes propos…