Veiller sur elle, Jean-Baptiste Andrea : Mon avis
Quatrième de couverture :
Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains.
Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d’une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l’ombre d’un palais génois. Mais elle a trop d’ambition pour se résigner à la place qu’on lui assigne.
Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l’autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l’Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s’il doit perdre Viola ?
Un roman plein de fougue et d’éclats, habité par la grâce et la beauté.
Récit d’aventure florentin.
Depuis sa parution en août et son entrée dans la sélection du Prix Goncourt début septembre, il est celui dont tout le monde parle. Quatrième roman de Jean-Baptiste Andréa, Veiller sur elle* est – si l’on en croit les médias – LE titre à découvrir en cette rentrée littéraire. Forcément, j’ai voulu vérifier par moi-même…
A l’heure de rendre son dernier souffle dans la chambre d’un monastère, le célèbre sculpteur Michelangelo Vitaliani veut raconter. Ses pensées le ramènent soixante-dix ans plus tôt, en 1916, lorsqu’il découvre son pays, l’Italie. Après son départ de France, l’abandon de sa mère, l’apprentissage de la sculpture, ses souvenirs le renvoient à elle. Viola Orsini. Rencontrés dans les allées sombres d’un cimetière, les deux adolescents se promettent de toujours veiller l’un sur l’autre.
Grâce aux frères de cette communauté, Mimo vit caché depuis quarante ans. Que s’est-il passé ? Comment ce jeune orphelin, de petite taille et petite constitution, né pauvre, a-t-il pu devenir cet artiste de génie, appelé par les plus grandes institutions du monde entier ? Est-ce le fruit du hasard, son amitié avec la riche famille de Viola ou les conséquences de son talent ? Et pourquoi, malgré le succès, vit-il aujourd’hui, en vase clos ?
« Sculpter, c’est très simple. C’est juste enlever des couches d’histoires, d’anecdotes, celles qui sont inutiles, jusqu’à atteindre l’histoire qui nous concerne tous, toi et moi et cette ville et le pays entier, l’histoire qu’on ne peut plus réduire sans l’endommager. Et c’est là qu’il faut arrêter de frappe. »
Sur le papier, Veiller sur elle avait tout pour me plaire : je lisais « Florence », « histoire d’amour », « début du XXe siècle », « sculpture », « écriture poétique »… J’écoutais ébahie, les critiques dithyrambiques, gardant une réserve concernant les 600 pages du roman.
Si le texte de Jean-Baptiste Andréa tient toutes ses promesses stylistiques – la plume de l’auteur est d’une grande qualité littéraire -, la forme m’a paru pleine de longueurs. L’écrivain déploie un récit d’aventure sur près de trente ans, conduit par les diverses séparations et retrouvailles des deux héros. Après un début fastidieux, j’ai été portée par la fantaisie de Viola et quelques scènes d’une rare poésie.
Le chemin emprunté ensuite par l’auteur ne m’a plus convaincue. Les rebondissements ne manquent pas mais les aventures de Mimo sont par endroits moins captivantes. Et intriguée par les questions initiales du scénario, je suis restée sur ma faim en achevant ma lecture.
Loin de moi l’idée de remettre en cause l’engouement général certainement justifié pour Veiller sur elle avec cette chronique. Je regrette juste qu’il ne corresponde pas à ce que j’apprécie en littérature.
A lire aussi : Laurent Binet plante également le décor de son nouveau roman à Florence. Polar épistolaire, Perspective(s) se déroule au XVIe siècle et mêle fiction et contexte historique. Je l’ai lu et vous en parlerai bientôt.
*Veiller sur elle est paru le 17 août dernier aux éditions de L’Iconoclaste. Je remercie l’éditeur pour l’envoi presse.
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Quel titre de Jean-Baptiste Andréa me recommandez-vous ?
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