Une longue impatience – Gaëlle Josse
Quatrième de couverture :
Ce soir-là, Louis, seize ans, n’est pas rentré à la maison. Anne, sa mère, dans ce village de Bretagne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, voit sa vie dévorée par l’attente, par l’absence qui questionne la vie du couple et redessine celle de toute la famille.
Chaque jour, aux bords de la folie, aux limites de la douleur, Anne attend le bateau qui lui ramènera son fils. Pour survivre, elle lui écrit la fête insensée qu’elle offrira pour son retour. Telle une tragédie implacable, l’histoire se resserre sur un amour maternel infini.
Avec Une longue impatience, Gaëlle Josse signe un roman d’une grande retenue et d’une humanité rare, et un bouleversant portrait de femme, secrète, généreuse et fière. Anne incarne toutes les mères qui tiennent debout contre vents et marées.
« Ce soir, Louis n’est pas rentré. Je viens d’allumer les lampes dans le séjour, dans la cuisine, dans le couloir. Leur lumière chaude et dorée, celle qui accompagne la tombée du jour, si réconfortante, ne sert à rien. Elle n’éclaire qu’une absence. Dans leur chambre, baignés, séchés, les petits sont à leur jeux, à leurs leçons, à leur monde. Puis ils ont faim, les voilà à la cuisine, qui me demandent pourquoi Louis n’est pas là. »
Mon avis :
Après mon coup de cœur pour Une femme en contre-jour il y a quelques semaines, quel n’a pas été mon bonheur de trouver par hasard un exemplaire d’Une longue impatience de Gaëlle Josse dans une boîte à livres. Un présent inattendu que je me suis empressée de déballer.
Un soir d’avril 1950, Anne constate que son fils Louis, seize ans, n’est pas rentré à la maison. L’inquiétude gronde, car Anne connaît les motifs de cette désertion. Ce sont les coups d’Étienne, son second mari, la veille, sur cet enfant qui n’est pas le sien. Des rancœurs, des jalousies, qui ont poussé Étienne à l’inacceptable. Anne espère maintenant que son fils le pardonnera et qu’il rejoindra le foyer…
Cette attente, cette impatience que Gaëlle Josse raconte dans son livre à travers l’histoire d’Anne, je les ai malheureusement ressenties dans ma lecture. Le récit, pourtant très court (moins de deux cents pages), m’a paru lancinant et interminable. La lenteur de l’action, le déroulé de l’espérance de cette femme, qui guette durant des heures le retour de son fils, est long et, presque ennuyeux.
Alors, bien sûr, il y a la dureté des faits et la langue magnifique de Gaëlle Josse. L’abandon d’un enfant est la pire chose qu’il puisse arriver à un parent. Et le silence, sourd et sournois, n’apaise en rien les folies intérieures. L’écrivaine décrit tout cela à la perfection et ses mots sont d’une poésie incroyable. Mais le texte a manqué de relief, me laissant m’évader sans cesse, et n’arrivant pas à accrocher au fil du roman.
C’est le cœur triste que j’ai refermé Une longue impatience. Déçue d’être passée à côté de la force que certains y ont trouvée et de la souffrance de cette mère. En échangeant avec l’une d’entre vous qui partage mon avis, nous nous demandions si le fait de ne pas être mère expliquait ce manque d’empathie envers le personnage d’Anne. Je n’ai pas la réponse. Quoiqu’il en soit, je poursuivrai la découverte des romans de Gaëlle Josse, car j’aime sa qualité d’écriture.