Une histoire mondiale des femmes photographes – Luce Lebart & Marie Robert
Quatrième de couverture :
Cet ouvrage illustré par 450 images, présente les œuvres de 300 femmes photographes du monde entier, de l’invention du médium jusqu’à l’aube du xxie siècle. Rares sont celles dont les noms sont parvenus jusqu’à nous, disparaissant du récit de la création au profit des « grands maîtres ».
L’effacement des femmes dans l’histoire de la photographie résulte d’une longue tradition de discrédit. Créatrices originales et autonomes, elles n’ont pourtant cessé de documenter, d’interroger et de transfigurer le monde, démontrant que l’appareil photo peut être un fantastique outil d’émancipation. Aucune expérimentation ni aucun fracas des XIXe et XXe siècles ne leur ont ainsi échappé. Pour restituer la diversité des parcours de ces femmes photographes, Luce Lebart et Marie Robert ont invité 160 autrices de différents points du globe à nourrir cet ouvrage manifeste.
Mon avis :
Durant le premier confinement en mars dernier, je découvrais les vidéos de Margaux Brugvin sur Instagram, qui parle des femmes dans l’art. Grâce à elle, j’entendais les noms de Diane Arbus, Lisette Model ou encore Nan Goldin et je prenais conscience que la photographie était un art à part entière. Depuis, la littérature m’a également amenée sur les traces de la photographe Vivian Maier, dont Gaëlle Josse dresse le portrait dans Une femme en contre-jour.
C’est donc avec curiosité et joie que j’ai accueilli dans ma bibliothèque Une histoire mondiale des femmes photographes, un ouvrage dirigé par Luce Lebart et Marie Robert et publié aux éditions Textuel. L’album regroupe 300 portraits de femmes photographes, partout dans le Monde, de 1799 à aujourd’hui.
Pourquoi les femmes en photographie ne sont-elles pas reconnues pour leur art ? Ou, lorsqu’elles le sont, pourquoi tombent-elles dans l’oubli automatiquement après leur décès ? Comment se peut-il qu’un homme soit mieux considéré pour son travail qu’une femme, encore aujourd’hui en 2020 ? C’est dans cette optique que Luce Lebart et Marie Robert ont souhaité élaborer cet ouvrage. Pour mettre en lumière ces grandes dames de la photographie, dans un sublime manifeste illustré.
Une histoire mondiale des femmes photographes, ce ne sont pas seulement 300 portraits. Ce sont 450 images, et la participation de 160 auteures. Pour aller au bout de leur démarche féministe et rendre hommage aux femmes, Luce Lebart et Marie Robert ont fait appel à 160 rédactrices pour les courtes biographies présentées. Des créatrices, des commissaires priseurs, des photographes, des écrivaines, etc. Un ensemble cohérent pour un travail de qualité.
Maintenant, d’autres noms se sont ajoutés à ma mémoire : celui d’Olive Edis dont les regards sur sa photo Trois bénévoles de la Croix-Rouge servant les troupes dans une cantine à Compiègne (1919) m’ont bouleversée ; Veronika Sleivyté et son Autoportrait avec son amie ; Frances McLaughlin-Gill dont l’esthétique de la photo Mannequins en robes vertes (1957) m’a impressionnée ou l’italienne Lisetta Carmi dont la photo Le travesti (1965) m’a rappelé le travail de Diane Arbus.
Une très belle idée de cadeau pour les fêtes qui arrivent à grands pas. Inutile d’être spécialiste pour apprécier ce livre. Je suis personnellement fière qu’il fasse partie de ma collection et je ne bouderai pas mon plaisir de le ressortir régulièrement pour m’imprégner du don et du talent de ces artistes femmes !