Somb – Max Monnehay
Quatrième de couverture :
Victor Caranne est psychologue en milieu carcéral. Chaque jour il emprunte à moto le long pont qui relie le continent à l’île de Ré pour rejoindre la Citadelle, fortification reconvertie en prison. Chaque jour il écoute des détenus lui confier leurs fantasmes les plus abjects, leurs crimes les plus atroces. Ils n’ont rien à craindre: les menottes de Caranne se nomment secret professionnel.
La découverte d’un corps, sur la grève d’une plage proche de sa villa, va soudain bouleverser sa vie. C’est, pour lui, une perte immense. Caranne va devoir replonger dans un passé qu’il faisait tout pour oublier. Et les certitudes qu’il avait sur sa vie vont, une à une, s’effondrer.
« Le bruit des portes métalliques qui claquent, les couloirs qui n’en finissent pas, le visage fermé des gardiens ont depuis le premier jour le même effet sur moi : une combinaison assez désopilante d’angoisse et d’ennui. Je n’ai pas mis plus de quelques jours à comprendre que ce paradoxe était la chose la mieux partagée entre ces murs. Personnel et détenus confondus. C’est un coktail qui, mal dosé, peut facilement conduire à la violence – contre les autres ou contre soi-même. »
Mon avis :
Un premier roman salué par la critique et lauréat dudit Prix en 2006 (Corpus Christine, Albin Michel), Max Monnehay publie cette année son quatrième ouvrage, dans la collection « Cadre noir » aux éditions du Seuil, intitulé Somb. L’auteure se fait peu à peu un nom dans le joli paysage littéraire français.
Alors qu’il vient de passer une nuit inoubliable avec sa compagne, Victor apprend que celle-ci est retrouvée assassinée près de chez lui au petit matin. Doit-il avouer aux policiers en charge de l’enquête que sa maîtresse est en réalité la femme de son meilleur ami ? Celui-ci était-il au courant que la jeune femme entretenait une double vie depuis un an ? Comment va-t-il réagir en l’apprenant ?
Si je ne suis pas une érudit des romans policiers, je sais néanmoins reconnaître lorsqu’ils sont réussis. C’est le cas de Somb, qui puise toute sa force dans la qualité de l’écriture de Max Monnehay. Un talent, dont certains regrettent parfois l’absence dans ce genre littéraire.
Derrière une trame ciselée, où les rebondissements à foison ont été épargnés, se cachent des personnages complexes, sombres et intrigants. L’auteure joue entre le passé et le présent, agrémentant la psychologie de ses protagonistes au fur et à mesure du récit. Le profil de chacun se dessine et leurs facettes mystérieuses se délient. Le suspense et la tension sont palpables, pour notre plus grand plaisir.
Pas de descriptions sanguinolentes, ni de scènes nauséeuses dans Somb. Max Monnehay offre surtout un roman noir ou thriller psychologique, dans lequel l’angoisse monte crescendo. J’ai aimé la complexité des différentes personnalités du récit, et la plume remarquable de l’écrivaine. J’ai adoré être surprise et tourmentée dans les dernières pages. Je n’avais pas lu un si bon polar depuis longtemps.
Somb est à lire cet été, entre deux feel good au bord de la plage. C’est court, haletant et bien écrit. Quant à moi, je vais aimer suivre la carrière de cette auteure découverte avec ce livre.