Simone – Léa Chauvel-Levy
Quatrième de couverture :
Paris, 1920. Simone Rachel Kahn n’. est encore qu’une jeune femme de 23 ans. Esprit libre, férue de littérature, de poésie et de philosophie, elle vagabonde dans le Paris d’après-guerre, à la recherche de quelque chose ou quelqu’un qui, enfin, pourrait la faire renaître. Entre la librairie d’Adrienne Monnier et le Lutetia, elle croise le chemin des Dadas qui l’irritent autant qu’ils l’intriguent. C’est alors qu’elle rencontre celui qui fera d’elle Simone Breton. L’auteur des Champs magnétiques n’est qu’un jeune artiste, déjà exalté, mais encore à la recherche de repères, de sa véritable voix. Il est sans-le-sou, après avoir déserté les bancs de l’école de médecine. Simone, elle, est promise à un autre. Et pourtant… Dans un Paris bouillonnant, voguant entre les bureaux où se trament les numéros de Littérature et les réunions des Dadas – d’Éluard à Aragon –, les deux amants terribles apprendront à se connaître, se tester, s’apprivoiser. Elle sera sa muse. Il sera son échappatoire. Et ils devront se battre, contre leurs passions, leurs démons, leurs parents, pour pouvoir s’aimer, enfin.
Dadaïsme, passion, discussions…
Dans une rentrée littéraire de plus de cinq cents titres, Léa Chauvel-Lévy a choisi de publier son premier roman, Simone, aux éditions de l’Observatoire. Quel courage, penseront certains, quelle audace, diront d’autres ! Avec ce geste, l’auteure incarne le caractère ambitieux de son héroïne…
Simone Rachel Kahn est promise aux bras de Voldemar, lorsqu’elle rencontre André Breton dans les clubs Dadas parisiens en 1920. Un désir fou naît entre la jeune femme et l’artiste surréaliste, alors que son fiancé est missionné loin de la capitale. Mais Simone fait rapidement taire cette passion incendiaire, découvrant le geste suicidaire commis par Voldemar à son retour… Un soulagement pour les parents de la jeune fille, désirant éloigner cet homme instable et sans emploi des pas de leur jeune Simone.
L’amour se vit-il à n’importe quel prix ? Comment lutter contre le feu ardent s’animant à chacune des rencontres ? Malgré les consignes parentales et l’engagement pris auprès de son fiancé, Simone joue, séduit et attise la flamme naissante entre elle et le jeune écrivain André Breton. De discussions en balade, de réunions dadaïstes en librairies, la jeune femme dévore les livres, s’instruit, et défend ses idées.
« De son histoire avec Voldemar, il restait une tache de sang. Un oiseau tapa de son bec au carreau. Simone se réveilla en sursaut, elle avait transpiré. L’anesthésie faisait toujours son effet, elle ne sentait pas encore ses jambes bouger sous elle. La moitié basse de son corps semblait morte, inerte. Elle avait froid. Les draps à tordre glissaient, visqueux. Ils étaient brunâtres par endroits et laissaient entrevoir quelques caillots. »
Celle qui deviendra Simone Breton est une femme libre, qui ne craint pas d’avorter le jour où elle apprend attendre un enfant de Voldemar à 23 ans. Devenir mère est un choix, Simone le sait, et veut décider du moment où cela arrivera. Pour l’instant, c’est la folie de Paris qui l’anime. Si la mélancolie la guette régulièrement, la jeune femme n’en oublie pas de s’insurger contre des pensées éloignées des siennes.
Dans un récit émouvant, l’auteure dresse le portrait d’une passion dévorante, entre deux êtres cultivés et curieux. La photographie d’une époque, celle après-guerre, d’Aragon, Eluard ou d’Apollinaire. D’une plume incisive, elle décrit avec précision le sentiment amoureux et les prémices d’une histoire d’amour brûlante.
Par ses mots, Léa Chauvel-Lévy m’a plongée dans ce début de vingtième siècle qui me fascine tant en littérature, au milieu des artistes et des écrivains que j’aurais aimés connaître. Elle a mis en lumière une personnalité incroyable, celle de Simone Breton, aventureuse et libertaire.