Sauvage, Julia Kerninon : Mon avis
Quatrième de couverture :
A Rome, Ottavia Selvaggio a décidé à quinze ans d’être maîtresse de son destin. Ni ses histoires d’amour, ni le mariage, ni même la maternité ne la font dévier de sa route. Pendant que son mari s’occupe de leurs enfants, elle invente dans son restaurant une cuisine qui ne doit rien à personne. En robe noire et sans frémir, Ottavia avance droit, jusqu’au jour où un homme surgit du passé avec un aveu qui la pousse à douter de ses décisions. Comment être certaine d’avoir choisi sa vie ? Le désir a-t-il une fin ?
Héroïne solitaire.
Comme vous peut-être, j’ai découvert – et adoré – la plume de Julia Kerninon avec son roman précédent, Liv Maria (éditions L’Iconoclaste, 2020). Après la parution d’un récit plus personnel l’an dernier, j’étais ravie d’apprendre que la rentrée littéraire 2023 signait le retour de l’écrivaine en fiction. Sauvage est disponible en librairie depuis le 24 août.
Sa passion pour la cuisine, Ottavia la doit à son père. L’Italienne a hérité du restaurant familial, de ce don pour la gastronomie, du goût du travail acharné. Rien n’y personne ne réussira à la faire sortir de ses fourneaux. Ni Cassio, son premier amour et binôme au restaurant ; ni Bensh, son mari critique culinaire et père de ses trois enfants. Pourtant, quand arrive Clem, ce mystérieux Français, Ottavia perd tous ses sens.
Comment reconnaître le chemin à prendre ? Peut-on tout oser, sous prétexte de liberté ? A trop vouloir, ne risque-t-on pas de tout perdre ?
« Je me demandais si cette vie que j’avais ratée était davantage ma vie que celle que je vivais, si je m’étais déroutée, ou si le bon endroit était forcément celui où on se trouvait. »
Roman du doute et du destin, Sauvage explore l’intime, la féminité et la passion amoureuse. Julia Kerninon fait de son héroïne une femme libre mais dure, froide, sauvage. L’esprit embrumé par ses pensées et les heures de travail harassantes, Ottavia en oublie son conjoint, et les trois petits qui attendent à la maison.
Si j’ai mis quelques pages à embarquer à Rome, le reste du voyage a été un vrai plaisir. Des chapitres vifs, des phrases incisives et un ton efficace, c’est là tout le secret de l’autrice. Plongée dans les questionnements de la narratrice, j’ai vibré avec elle jusqu’au bout.
Et comme à son habitude, quel que soit le sujet traité, Julia Kerninon ne peut s’empêcher d’intégrer la littérature à une partie de l’histoire qu’elle raconte. Petit bonheur supplémentaire, les livres tiennent encore une place de choix dans ce nouveau roman.
A lire aussi : Julia Kerninon évoque son rapport à la littérature et sa passion dévorante pour la lecture dans un court récit paru en 2017 aux éditions du Rouergue. L’ouvrage s’intitule Une activité respectable et je vous en parlais par ici.
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Avez-vous déjà lu cette écrivaine ?
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