Rosa Candida, Auður Ava Ólafsdóttir : Mon avis

Ólafsdóttir Auður Ava - Éditions : Zulma
9 / 10
11Commentaires

Quatrième de couverture :

Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s’en rendre compte les dernières paroles d’une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C’est là qu’Arnljótur aura aimé Anna, une amie d’un ami, un petit bout de nuit, et l’aura mise innocemment enceinte. En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d’Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.

 

« Maman avait parfois des idées, comme celle de prendre la route à l’aube pour aller cueillir des myrtilles le jour de son anniversaire, en quelque endroit mystérieux qui lui était cher. Elle allait ensuite nous inviter, nous les gars, comme elle nous appelait, papa, Josef et moi, à manger des gaufres aux myrtilles fraîchement cueillies avec de la crème fouettée. Je me rends compte à présent que ça a dû parfois être dur de n’avoir que des hommes à la maison, de n’avoir pas de fille. »

 

Mon avis :

Conseillé par nombre d’entre vous après mon coup de cœur pour Miss Islande, Rosa Candida est le deuxième titre d’Auður Ava Ólafsdóttir que je découvre. Publié en 2010 aux éditions Zulma, le livre a été traduit dans dix-huit pays depuis sa sortie.

C’est contre l’avis de son père qu’Arnljótur quitte son île natale, pour rejoindre et « sauver » une des plus grandes roseraies du monde, en friche depuis un certain temps. Le jeune homme tient cette passion pour les roses de sa mère, décédée depuis dans un accident de voiture. Il prend la route avec quelques boutures de Rosa Candida, laissant derrière lui son frère handicapé et son vieux père bientôt octogénaire…

 

 

Ce que j’aime plus que tout chez Auður Ava Ólafsdóttir, c’est la finesse de ses mots, la simplicité de ce qu’elle décrit et finalement, la beauté qu’il en ressort. Cette romancière islandaise décrypte avec justesse les petits bouleversements de la vie quotidienne. J’aime cette élégance dans l’écriture et cette délicatesse.

Rosa Candida, c’est la renaissance d’un jeune homme et sa soif de liberté. Entre la mort de sa mère, sa paternité surprise à l’âge de vingt ans et les repas du dimanche avec son jumeau autiste et son vieux père, Arnljótur étouffe. Après un long périple, le jeune garçon arrive enfin à destination. C’est dans un monastère où se trouve le célèbre jardin qu’il pose ses valises.

L’écrivaine raconte la quête de soi et de sens, l’envie soudaine de solitude et le besoin de respirer. Sans lourdeur ni maladresse, elle évoque le deuil et le manque de repère que chacun peut ressentir avec la perte d’un proche. Son texte se veut lumineux et drôle, elle y glisse quelques touches d’humour. Et puis, l’amour de la nature et des fleurs transperce le papier et offre un voyage coloré.

A vous qui n’avez pas encore eu le plaisir de lire Auður Ava Ólafsdóttir, plongez vous dans Rosa Candida.

Commentaires (6)
Stéphanie2023-12-10 20:30:53Répondre

Je viens juste de le finir ! Étrangement je ne l'ai pas dévoré mais j'avais le plaisir de le retrouver le soir avant de dormir. C'était agréable, très doux et j'ai retrouvé une infime similitude (dans la relation du père avec sa fille) avec le livre de José Luis Sampedro "Le sourire étrusque" qui parle d'une très belle relation entre un grand-père et son petit fils.
Tout ça pour dire que j'ai beaucoup aimé et que ce livre fait du bien par sa finesse, sa sensibilité

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Jenny2022-04-28 18:08:55Répondre

J'avais adoré ce livre à sa sortie, la tendresse des relations et l'ai offert en cadeau à plusieurs personnes. J'avais eu aussi le plaisir de participer à une rencontre avec Ava Auður Olafsdottir à la Société de lecture de Genève. Elle parle couramment le français car elle avait été jeune fille au pair à Paris, son accent est charmant et elle parle comme elle écrit. C'était à l'occasion de la sortie de son livre L'embellie et elle avait commenté de manière intéressante le travail des traducteurs.

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mademoisellelit2022-05-02 09:28:03Répondre

J'ignorais qu'elle parlait français. J'aimerais tellement la rencontrer. J'ai manqué de peu son dernier passage à Paris. J'attends avec impatience le prochain !

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La Fleur au vent2021-01-21 15:42:05Répondre

Je l'ai pris à la médiathèque suite à ton article et j'adore cette écriture, le côté décalé et "candide" du personnage, qui n'est pourtant pas naïf ; je suis sensible à ces paysages désolés, à ces êtres solitaires. J'ai réservé Miss Islande pour le mois prochain.

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mademoisellelit2021-01-22 09:00:32Répondre

Oh je suis ravie qu'il vous plaise ! Je pense que vous retrouverez cela aussi dans Miss Islande. L'écriture de cette auteure est si belle.

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Didine2020-07-21 10:37:10Répondre

Très bel ouvrage , je me suis beaucoup attachée au personnage central. Je vais sans doute lire d'autres livres de cette auteure après Miss Islande et Rosa Candida, cela m'a donné l'eau à la bouche.

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mademoisellelit2020-07-21 11:11:52Répondre

Comme je te comprends !J'ai hâte moi aussi d'en découvrir d'autres ;)

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Manon2020-06-14 19:15:11Répondre

Je viens de le commencer ce matin suite à toutes les bonnes choses entendues à propos de cette auteure !

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mademoisellelit2020-06-14 20:10:15Répondre

Bonne lecture :) Tu me diras ce que tu en as pensé.

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Lore2020-06-14 11:54:33Répondre

Décidément il est temps que je découvre cette auteure ! Merci pour cette chronique qui donne réellement envie

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mademoisellelit2020-06-14 17:16:38Répondre

Elle vaut vraiment le coup en effet ! Une belle découverte, que je prendrais plaisir à approfondir en continuant à la lire

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