Rosa Candida, Auður Ava Ólafsdóttir : Mon avis
Quatrième de couverture :
Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s’en rendre compte les dernières paroles d’une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C’est là qu’Arnljótur aura aimé Anna, une amie d’un ami, un petit bout de nuit, et l’aura mise innocemment enceinte. En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d’Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.
« Maman avait parfois des idées, comme celle de prendre la route à l’aube pour aller cueillir des myrtilles le jour de son anniversaire, en quelque endroit mystérieux qui lui était cher. Elle allait ensuite nous inviter, nous les gars, comme elle nous appelait, papa, Josef et moi, à manger des gaufres aux myrtilles fraîchement cueillies avec de la crème fouettée. Je me rends compte à présent que ça a dû parfois être dur de n’avoir que des hommes à la maison, de n’avoir pas de fille. »
Mon avis :
Conseillé par nombre d’entre vous après mon coup de cœur pour Miss Islande, Rosa Candida est le deuxième titre d’Auður Ava Ólafsdóttir que je découvre. Publié en 2010 aux éditions Zulma, le livre a été traduit dans dix-huit pays depuis sa sortie.
C’est contre l’avis de son père qu’Arnljótur quitte son île natale, pour rejoindre et « sauver » une des plus grandes roseraies du monde, en friche depuis un certain temps. Le jeune homme tient cette passion pour les roses de sa mère, décédée depuis dans un accident de voiture. Il prend la route avec quelques boutures de Rosa Candida, laissant derrière lui son frère handicapé et son vieux père bientôt octogénaire…
Ce que j’aime plus que tout chez Auður Ava Ólafsdóttir, c’est la finesse de ses mots, la simplicité de ce qu’elle décrit et finalement, la beauté qu’il en ressort. Cette romancière islandaise décrypte avec justesse les petits bouleversements de la vie quotidienne. J’aime cette élégance dans l’écriture et cette délicatesse.
Rosa Candida, c’est la renaissance d’un jeune homme et sa soif de liberté. Entre la mort de sa mère, sa paternité surprise à l’âge de vingt ans et les repas du dimanche avec son jumeau autiste et son vieux père, Arnljótur étouffe. Après un long périple, le jeune garçon arrive enfin à destination. C’est dans un monastère où se trouve le célèbre jardin qu’il pose ses valises.
L’écrivaine raconte la quête de soi et de sens, l’envie soudaine de solitude et le besoin de respirer. Sans lourdeur ni maladresse, elle évoque le deuil et le manque de repère que chacun peut ressentir avec la perte d’un proche. Son texte se veut lumineux et drôle, elle y glisse quelques touches d’humour. Et puis, l’amour de la nature et des fleurs transperce le papier et offre un voyage coloré.
A vous qui n’avez pas encore eu le plaisir de lire Auður Ava Ólafsdóttir, plongez vous dans Rosa Candida.