Rocky, dernier rivage, Thomas Gunzig : Mon avis
Quatrième de couverture :
« Parfois, dans ces moments, quand il avait pris un verre de vin et qu’une très légère ivresse arrondissait les angles de son esprit, il oubliait que le monde avait disparu. »
Roman d’anticipation.
Son nom vous dit peut-être quelque chose. Thomas Gunzig est l’auteur de Feel good, cité de nombreuses fois sur mes réseaux et valeur sûre en cas de panne de lecture. En cette rentrée 2023, l’écrivain belge publie son dixième roman, Rocky, dernier rivage, aux éditions du Diable Vauvert.
Depuis 5 ans, Hélène et Fred vivent sur une île déserte avec leurs deux enfants. Ils sont, semble-t-il, les seuls rescapés de la fin du monde, grâce à leur fuite planifiée en amont. Aidé par des moyens financiers importants, Fred avait tout pensé pour leur survie : des vivres en tout genre (conserves, céréales, bouteilles de vin, etc), une immense habitation alimentée par éoliennes, des milliers d’heures de musiques et vidéos pour occuper le temps et même, deux employés pour le ménage et les repas de sa jolie famille.
Mais ce que Fred ignore, c’est qu’un drame va bientôt arriver…
« L’intuition de Fred avait été la bonne : choisir une île assez petite, sans aucune valeur stratégique, éloignée des côtes et située dans une zone géographique relativement épargnée par la violence des bouleversements climatiques. Et puis, avec le temps, le réseau satellite avait disparu pour ne plus jamais revenir, tous les canaux de la radio s’étaient tus et Fred avait bien dû se rendre à l’évidence : à peu de chose près, ils devaient faire partie des derniers humains et jamais ils ne quitteraient cette île. »
A l’image des imprévus dont fait face son héros, je ne sais jamais à quoi m’attendre en démarrant un livre de Thomas Gunzig. J’imagine y trouver del’humour, de la satire, des questions sur notre société, comme l’auteur en est coutumier. Pour le reste, c’est à chaque fois une surprise ! Rocky, dernier rivage ne fait pas exception. A travers le destin de ces quatre rescapés, le texte propose une critique corrosive du monde d’aujourd’hui, matériel et éphémère.
Alors qu’un incident est venu perturber leur routine, les quatre membres de la famille perdent peu à peu pied. Hélène sombre dans la dépression, Fred devient fou et les deux adolescents trouvent réconfort dans la fuite… Le clan se disloque, après le décès suspect de leurs employés de maison. Si les premiers chapitres installent doucement le contexte, le récit prend un vrai tournant dans la seconde partie. L’intrigue est lancée et la tension monte.
Déployant un roman d’anticipation réfléchi et pertinent, Thomas Gunzig fait preuve, une fois de plus, de finesse. J’aime l’intelligence de sa plume et sa créativité. J’ai refermé Rocky, dernier rivageconquise, surprise et étonnée.
A lire aussi : rencontré sur un salon du livre l’an dernier, Thomas Gunzig me convainquait de lire son roman Le sang des bêtes paru la même année. Je vous faisais mon retour de lecture par ici.
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