Rien n’est noir – Claire Berest
Note : 10/10
Quatrième de couverture :
« À force de vouloir m’abriter en toi, j’ai perdu de vue que c’était toi, l’orage. Que c’est de toi que j’aurais dû vouloir m’abriter. Mais qui a envie de vivre abrité des orages? Et tout ça n’est pas triste, mi amor, parce que rien n’est noir, absolument rien.
Frida parle haut et fort, avec son corps fracassé par un accident de bus et ses manières excessives d’inviter la muerte et la vida dans chacun de ses gestes. Elle jure comme un charretier, boit des trempées de tequila, et elle ne voit pas où est le problème. Elle aime les manifestations politiques, mettre des fleurs dans les cheveux, parler de sexe crûment, et les fêtes à réveiller les squelettes. Et elle peint.
Frida aime par-dessus tout Diego, le peintre le plus célèbre du Mexique, son crapaud insatiable, fatal séducteur, qui couvre les murs de fresques gigantesques.»
Mon avis :
Avril 2018, je découvre la plume de Claire Berest à la lecture de Gabriële, biographie sur son arrière-grand-mère écrite à quatre mains avec sa sœur Anne. Ça me passionne et le livre se classe directement dans mes plus beaux moments de l’année. 2019, Claire Berest publie seule Rien n’est noir sur la vie de Frida Kahlo, cette peintre mexicaine dont j’adore le travail. MonsieurLit m’en fait cadeau et je suis sous le charme à nouveau.
Il y a quelques années, j’apprenais à connaître la vie de cette artiste grâce au magnifique biopic sorti en salle en 2002. Claire Berest m’offre avec ce récit une nouvelle plongée dans cette destinée hors norme, ce parcours rempli d’embûches.
Nul ne peut contredire aujourd’hui le talent de Frida Kahlo. Son coup de pinceau, personnel et coloré, est reconnaissable par beaucoup. La violence et la rage présentes dans ses tableaux également. La tragédie de sa vie est moins connue du grand public. Les épreuves personnelles qu’elle a dues vivre et son parcours d’artiste font d’elle un personnage romanesque captivant et très inspirant. Le roman de Claire Berest retranscrit à merveille tous ces sentiments.
Il y a d’abord les couleurs, omniprésentes dans la peinture de Frida, qui nomment chaque chapitre dans le livre. Comme un tableau, l’écrivaine se sert des tons et nuances pour imager les années qui passent. Ensuite, la plume de l’auteure entre en jeu. A travers les mots de Claire Berest, c’est toute la fureur de vivre de Frida qui transpire. Le texte est à vif, poétique, brutal, rapide, comme le temps qui court pour l’artiste. Et puis, bien sûr, l’amour, la passion, la folie, les sentiments, embellissent le récit.
Ce petit bijou ne va rien vous apprendre de nouveau sur Frida Kahlo. Sa beauté est ailleurs. Dans sa forme, dans sa brutalité, dans sa poésie. La fin arrive un peu trop vite, à l’image de celle qu’a vécu la jeune peintre. J’ai hâte de découvrir ce que vous nous réservez pour la suite madame Berest !