Retourner à la mer – Raphaël Haroche
Quatrième de couverture :
Un colosse, vigile dans les salles de concert, et une strip-teaseuse, au ventre couturé de cicatrices, partagent une histoire d’amour…
L’employé d’un abattoir sauve un veau de la mort et le laisse seul dans l’usine fermée pour le week-end.
À sa sortie de l’hôpital, un homme part se reposer dans le Sud avec sa vieille maman.
Trois adolescents livrés à eux-mêmes entendent un bruit inconnu qui pourrait bien être celui de la fin du monde.
Tous ces personnages prennent vie en quelques phrases, suivent leur pente et se consument.
Il suffit d’un contact, peau contre peau, d’un regard, d’une caresse, pour racheter l’humanité.
Raphaël Haroche nous décrit dans un style fin et épuré les états d’âme d’êtres malmenés.
Les questions qu’il pose au lecteur sont profondes, inattendues, parfois drôles ; elles sont toutefois traitées de telle manière que l’étrangeté ou le tragique touchent au poétique, au sensoriel.
Mon avis :
Prix Goncourt 2017 de la Nouvelle.
J’ai rencontré Raphaël Haroche et me suis procurée son livre lors du Salon du Livre de Paris en mars dernier, alors qu’il n’avait pas encore reçu le Prix Goncourt et que je n’avais pas encore moi-même lu de critiques sur ce recueil. Je pensais d’ailleurs qu’il s’agissait d’un roman. Je dois vous avouer que cet achat s’est fait sur un coup de tête, voyant que l’auteur allait se mettre aux dédicaces d’un moment à l’autre, alors que je m’apprêtais à quitter le Salon.
Si j’avais eu plus de renseignements en amont, je pense fortement que je ne l’aurais pas acheté. D’autant que je ne suis pas une grande fan de recueil de nouvelles, j’ai souvent été déçue avec d’autres auteurs.
Après ma rencontre avec Raphaël Haroche, je regrettais déjà mon achat… Le chanteur nous a fait patienter une grosse demi-heure, nous « narguant » à seulement quelques mètres en pleine conversation téléphonique. Une fois sur place, il n’a pas voulu sourire pour les photographes, il s’est présenté sans stylo (pratique pour les dédicaces…) et n’échangeant aucun regard et aucun petit mot avec ses lecteurs. Je préfère penser qu’il s’agit d’une très grosse timidité plutôt que de l’arrogance. J’aime beaucoup sa musique et je me faisais une joie de découvrir sa plume, mais humainement parlant, il m’a véritablement déçue !
Passé cet épisode, je me suis donc plongée dans la lecture de Retourner à la mer. Vos critiques sur Instagram étaient très mitigées. Certains m’ont même dit qu’ils n’avaient pas réussi à terminer le livre. J’espérais avoir une bonne surprise tout de même…
Ce ne fut pas le cas !
Comme bien souvent avec les nouvelles (du moins celles que j’ai pu lire), le récit manque clairement d’intrigue. Aucune chute à chaque histoire lue. L’auteur se contente de nous raconter une journée d’un personnage, sans qu’il y ait véritablement de début et de fin. La situation est la même pour le personnage principal à la fin des quelques pages et je n’arrive pas à accrocher lorsque c’est comme ça.
Les thèmes abordés sont récurrents. Le livre contient 13 nouvelles pour seulement 165 pages. Je vous laisse faire le calcul de pages par nouvelles 😉 Nous avons affaire à des hommes d’une quarantaine d’années, qui ont très généralement sombrés dans l’alcool, qui pensent au suicide ou qui sont proches de la mort. Même lorsqu’il s’agit d’un adolescent, ou d’un père de famille heureux dans sa vie, l’auteur évoque à nouveau la mort.
J’ai en revanche apprécié l’écriture épurée de Raphaël. Il utilise un style contemporain, fluide, moderne. C’est ce que j’aime.
En résumé, je ne dirais pas que ce livre est mauvais et que j’ai du me forcer pour le terminer. J’ai passé un bon moment de lecture, même si j’aurais aimé plus de rebondissements dans toutes ces histoires qui s’enchaînent. Je n’ai pas été captivée comme je peux l’être avec un roman et je crois que ce recueil ne restera malheureusement pas gravé longtemps dans ma mémoire.