Rebecca, Daphné Du Maurier : Mon avis
Quatrième de couverture :
Un manoir majestueux : Manderley. Un an après sa mort, le charme noir de l’ancienne propriétaire, Rebecca de Winter, hante encore le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse, jeune et timide, de Maxim de Winter pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ?
Du roman au film.
Voilà plusieurs mois que je repoussais l’achat de Rebecca, prétextant avoir une pile à lire déjà conséquente. Le best-seller de Daphné Du Maurier est finalement venu à moi grâce au cadeau de l’une d’entre vous. Tant pis pour les livres en attente… Je ne pouvais patienter plus longtemps ! Publié en France en 1939, le roman a été adapté au cinéma l’année suivante par Alfred Hitchcock. Je vous en parle également.
Destinée à devenir dame de compagnie de Mrs. Van Hopper, c’est lors d’un séjour à Monaco auprès de sa patronne que la narratrice fait la connaissance de Maxim De Winter. Ce riche veuf Anglais lui demande rapidement de l’épouser. Quelques semaines plus tard, après un voyage de noce féerique en Italie, les jeunes mariés rejoignent le domaine de Manderley, propriété de M. De Winter en Angleterre.
Très vite, ce qui ressemblait à un doux rêve pour la nouvelle épouse, vire au cauchemar. Le château est immense, entouré d’un parc gigantesque, et l’ombre de Rebecca, décédée dans les eaux de Manderley, plane encore. La nouvelle Madame De Winter peine à trouver son équilibre, aux côtés des employés de maison, et des affaires de la disparue.
« J’ai rêvé l’autre jour que je retournais à Manderley. J’étais debout près de la grille devant la grande allée, mais l’entrée m’était interdite, la grille fermée par une chaîne et un cadenas. J’appelai le concierge et personne ne répondit ; en regardant à travers les barreaux rouillés, je vis que la loge était vide. »
Sombre récit psychologique, Rebecca dépeint le portrait d’une héroïne fragile, peu sûre d’elle, mais passionnément amoureuse. Outre sa place de deuxième épouse, la jeune femme souffre de sa différence d’âge avec Maxim et de la méchanceté de la gouvernante à son égard. Dans une écriture réaliste, Daphné Du Maurier envoie le lecteur au cœur de Manderley, sous l’orage qui s’apprête à tomber. L’auteure livre une protagoniste attachante, humaine et qui, malgré la tempête, est prête à tout pour sauver son couple. Le fantôme de Rebecca rôde entre les lignes, nous faisant, nous aussi, frissonner.
J’ai adoré la sensibilité de cette narratrice à fleur de peau et la relation qu’elle développe avec les personnages de Frank et Béatrice. Au milieu de la jalousie de certains, la jeune femme trouve en eux des alliés. Ce classique a été un véritable coup de cœur, loin de mes habitudes de lecture. Le film de 1940 m’a davantage angoissée et presque ennuyée, au point de fermer l’œil avant la fin…
Je garde surtout en mémoire la précision de la plume de Daphné Du Maurier, et l’envie pressante de découvrir d’autres titres.
Connaissez-vous Rebecca ?