Qui a tué mon père, Édouard Louis : Mon avis

Louis Edouard - Éditions : Seuil
2Commentaires

Quatrième de couverture :

« Chez ceux qui ont tout, je n’ai jamais vu de famille aller voir la mer pour fêter une décision politique, parce que pour eux la politique ne change presque rien. […] Pour les dominants, le plus souvent, la politique est une question esthétique : une manière de se penser, une manière de voir le monde, de construire sa personne. Pour nous, c’était vivre ou mourir. »

 

 

 

 

 

Un cri de rage.

Depuis sa première apparition TV, Édouard Louis me touche. Ses racines, semblables aux miennes, me font me diriger vers ses mots, sa littérature. Mais mon enfance n’a pas connu la violence qu’il décrit. J’en ai encore eu la preuve avec ce nouveau récit. L’écrivain porte en lui une colère profonde et ancienne, qui façonne aujourd’hui son œuvre.

Ce n’est pas une question, et encore moins une interpellation. Peut-être une injonction, mais à coup sûr un cri. Si le livre s’adresse à nous, lecteur, Edouard Louis interpelle pourtant l’homonyme de son titre. Derrière le « tu » destiné à son père, l’auteur raconte les conséquences parfois tragiques de quelques décisions politiques sur la vie de sa famille.

 

« Quand tu conduisais la voiture, je te disais : Fais le pilote de Formule 1 ! et tu accélérais, tu allais à plus de cent cinquante kilomètres à l’heure sur les petites routes de campagne. Ma mère avait peur, elle criait, elle te traitait de fou, et toi tu me regardais dans le rétroviseur en souriant. »

 

Dans un texte fugace et très aéré de soixante dix pages, Édouard Louis se remémore les années aux côtés de son patriarche, sa brutalité, ses silences et ses absences, l’alcool et le manque d’argent. De façon chronologique, il revient sur les changements établis par les différents gouvernements, et l’impact généré pour un milieu ouvrier comme le leur. Avec rage, Édouard Louis dénonce. Retirer 5 euros à l’allocation logement creuse un peu plus le fossé entre les riches et les pauvres. L’écrivain s’interroge sur les plus aisés de notre société : « La politique ne change pas leur vie, ou si peu. Ça aussi c’est étrange, c’est eux qui font la politique alors que la politique n’a presque aucun effet sur leur vie. »

Comme une obsession, sa plume en revient sans cesse aux mêmes thèmes. Les luttes sociales, la pauvreté, l’isolement, l’inculture ou l’homophobie. Qui a tué mon père interpelle, choque, et questionne. Un livre court, à lire d’un seul souffle.

 

Avez-vous déjà lu Édouard Louis ?

Commentaires (1)
Sylvie2021-10-27 18:38:01Répondre

J’ai lu Pour en finir avec Eddy Bellegueule , après l’avoir vu dans une émission . Ce livre m’avait boulversé . D’autant plus que j’ai réalisé au cours de livre qu’il avait à peu près l’âge de ma fille et ses parents le mien …
Et là tu mesures le fossé. Tout le monde ne part pas avec les mêmes chances dans la vie . Ce livre est une libération . Je lirai les suivants c’est sur !

Répondre




mademoisellelit2021-10-28 09:29:31Répondre

C'est ce que reflète à nouveau ce livre-ci.

Répondre





Ajouter un commentaire