Quand nos souvenirs viendront danser – Virginie Grimaldi
Note : 8.5/10
Quatrième de couverture :
« Lorsque nous avons emménagé impasse des Colibris, nous avions vingt ans, ça sentait la peinture fraîche et les projets, nous nous prêtions main-forte entre voisins en traversant les jardins non clôturés.
Soixante-trois ans plus tard, les haies ont poussé, nos souvenirs sont accrochés aux murs et nous ne nous adressons la parole qu’en cas de nécessité absolue. Nous ne sommes plus que six: Anatole, Joséphine, Marius, Rosalie, Gustave et moi, Marceline.
Quand le maire annonce qu’il va raser l’impasse – nos maisons, nos souvenirs, nos vies -, nous oublions le passé pour nous allier et nous battre . Tous les coups sont permis: nous n’avons plus rien à perdre, et c’est plus excitant qu’une sieste devant Motus. »
À travers le récit de leur combat et une plongée dans ses souvenirs, Marceline livre une magnifique histoire d’amour, les secrets de toute une famille et la force des liens qui tissent une amitié.
« C’est un lundi matin, à l’heure de Motus. Je suis en train de mixer les poireaux lorsqu’on frappe. Je ne me méfie pas, cela ne peut être que la factrice. Elle seule sait que nous avons désactivé la sonnette pour éconduire les vendeurs de véranda ou de religion. J’essuie mes mains sur mon tablier et ouvre la porte en grand. De l’autre côté, le visage rubicond de Gustave me sourit. »
Mon avis :
Le dernier roman de Virginie Grimaldi, Quand nos souvenirs viendront danser, est sorti le 2 mai dernier aux éditions Fayard. Il trônait fièrement dans ma bibliothèque depuis cette date. J’ai enfin pris le temps de le découvrir, après avoir lu et entendu moult avis positifs. A mon tour de vous livrer le mien.
Marceline, son mari et ses voisins, tous les six octogénaires, apprennent par la mairie que leurs maisons vont être prochainement rasées, pour laisser place à une nouvelle école. A travers la disparition de leurs habitations, c’est la perte de plus de soixante ans de souvenirs que le maire va faire disparaître selon eux. Et ils sont bien décidés à ne pas se laisser faire…
Dans ce nouveau roman, Virginie Grimaldi use une technique de narration qu’elle connaît bien pour l’avoir déjà utilisée précédemment, à savoir, le journal intime. Marceline, la narratrice, rédige les actions menées au quotidien avec ses comparses pour gagner la bataille contre la ville. Elle y glisse quelques souvenirs, de façon chronologique, de sa vie de famille et de celles de ses voisins. C’est soixante ans de souvenirs, joyeux comme tragiques, qu’elle retrace dans son carnet.
Se plonger dans un roman de Virginie Grimaldi est toujours une valeur sûre. Elle seule a le secret pour nous embarquer dès les premières lignes et nous émouvoir en quelques mots. Tous les bons ingrédients de l’écrivaine sont présents pour en faire un page turner : une écriture fluide et entraînante ; des personnages touchants, drôles et au passé douloureux ; des secrets de famille bien gardés ; des anciennes colères inavouées et surtout, beaucoup de sentiments.
La maladie, le droit des femmes, la vieillesse, le pardon ou même l’homosexualité. L’auteure évoque tous ces sujets variés à travers l’histoire de ses personnages.
Ce dernier ouvrage est LE feelgood par excellence. Je l’ai lu en une journée, malgré plus de 350 pages. La romancière m’a une fois de plus embarquée, même si, je dois l’avouer, la fin du récit se devine malheureusement trop tôt. Et attention également à ne pas fatiguer le lecteur avec une mécanique d’écriture trop répétée au fil des romans.