Quand bruissent les ailes des libellules – Rosalie Lowie

Note : 6/10

Quatrième de couverture :

Automne 1997. Élisa, émue, déambule dans La Ferme des Marais. L’endroit est plein des souvenirs de son enfance et des fantômes de sa famille disparue. Parmi des vieux papiers, elle tombe sur une lettre de sa grand-mère Jeanne et se plonge dans sa lecture. En 1925, Jeanne a 18 ans, rêve de Paris, de devenir infirmière et bien sûr d’amour. Mais son monde est celui de son petit village de paysans. Un jour elle se rend compte que son père, dont la personnalité sévère et l’éducation à l’ancienne lui paraissent dépassées, envisage de la marier au fils du fermier voisin. C’est alors qu’elle rencontre Eugénie Morel, une jeune femme libre qui vient de Paris et qui va la pousser à s’émanciper. Ensemble elles lisent, découvrent de loin le jazz et rêvent de partir. Jeanne tombe follement amoureuse de Marius, le frère d’Eugénie. Mais il est difficile d’être libre dans un village traditionnel et le drame couve.

Raconté avec une plume délicate, le parcours de Jeanne pour trouver la liberté et le bonheur touchera toutes les lectrices à la recherche d’une grande aventure romanesque et historique.

Mon avis :

Quand j’ai vu le livre de Rosalie Lowie pour la première fois, j’ai immédiatement pensé au roman d’Anne-Gaëlle Huon, Le bonheur n’a pas de rides. Le champ de blé, la robe rouge à petits pois, le chapeau de paille, etc. J’étais curieuse de découvrir ce qu’il se cachait derrière cette couverture. Rosalie Lowie a obtenu le Grand Prix Femme Actuelle pour son ouvrage précédent, Un bien bel endroit pour mourir. Quand bruissent les ailes des libellules est son deuxième roman.

Élisa a hérité de la Ferme des Marais, suite au décès de sa grand-mère. Fraîchement arrivée dans la maison, elle découvre une lettre de son aînée disparue. Une révélation posthume qui risque bien de tout chambouler…

« J’ai longtemps hésité avant de noircir ces pages éreintantes. Oui, je t’assure. J’ai réfléchi et ruminé le tout, plus que mes nuits sans sommeil ne me le permettaient, alors qu’à l’aube fraîche, je m’épuisais dans mes songes évaporés. Mais, finalement, il m’est apparu comme une évidence de te dire certaines choses, qui (je l’espère) ne modifieront pas trop tes souvenirs à mon égard. »

A travers les écrits de Jeanne à sa petite-fille, l’écrivaine nous plonge en 1925, au cœur d’un village où la liberté et le désir des femmes n’est que vaste songe. Jeanne a dix-huit ans et rêve de devenir infirmière, mais son père en a décidé autrement. La rencontre de Marcus et d’Eugénie lui fait naître des espoirs d’évasion et de bonheur.

Rosalie Lowie s’intéresse à un sujet courant en littérature, le rôle des femmes en France au début du XXe siècle. Avec l’histoire de Jeanne, elle développe d’autres combats : la violence familiale, le mariage forcé, la place de la religion. Même si ce sont des thèmes récurrents chez nos contemporains, il est primordial que cela en reste ainsi pour continuer à lutter contre ces discriminations. Une partie du récit n’est pas sans rappeler celui du bal des folles de Victoria Mas.

Malgré un texte bien ficelé, une émotion palpable, et des causes qui me sont chères, je n’ai pas été sensible à l’écriture romanesque et poétique de l’auteure. Le livre gagnerait en puissance à mon humble avis, en s’allégeant un peu. J’aime quand les œuvres s’entremêlent entre elles, qu’elles invitent à la découverte ou qu’elles nous ravivent la mémoire. J’ai l’impression que ce roman a joué cette mission avec moi !

Si vous aimez les romances et les récits passionnés, Quand bruissent les ailes des libellules est pour vous 🙂