Petit pays – Gaël Faye
Quatrième de couverture :
En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana,dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire.
Mon avis :
Prix Goncourt des lycéens, prix du Premier roman, prix du Roman Fnac, Petit pays de Gaël Faye a obtenu au total dix prix littéraires et a été vendu à plus d’un million d’exemplaires. Son adaptation au cinéma devait paraître en salle en mars dernier mais le confinement en a décidé autrement. Le film sortira finalement fin août, si la situation sanitaire le permet. A cette occasion, la maison Grasset a réédité le livre et j’ai eu le plaisir de le recevoir.
Né d’un père français et d’une mère rwandaise, Gabriel vit au Burundi, et coule des jours heureux avec ses amis du quartier. Alors que le climat familial se dégrade, le danger rôde dans les rues d’Afrique. Les tensions s’intensifient au Rwanda et le « petit pays » de Gabriel craint à son tour une révolte…
« Il m’obsède, ce retour. Pas un jour sans que le pays ne se rappelle à moi. Un bruit furtif, une odeur diffuse, une lumière d’après-midi, un geste, un silence parfois, suffisent à réveiller le souvenir de l’enfance. « Tu n’y trouveras rien à part des fantômes et un tas de ruines », ne cesse de me répéter Ana, qui ne veut plus jamais entendre parler de ce « pays maudit ». Je l’écoute. Je la crois. Elle a toujours été plus lucide que moi. Alors je chasse cette idée de ma tête. Je décide une bonne fois pour toutes que je n’y retournerai plus. Ma vie est ici. En France. »
Derrière l’histoire de Gabriel, se cache l’enfance de Gaël Faye. Une vie bouleversée à l’adolescence, dont les souvenirs douloureux refont souvent surface à l’âge adulte. Le chanteur témoigne, sous couvert d’une fiction, mais dont la vérité transpire en chaque ligne. Si le début du récit se veut souriant et joyeux, à l’image du jeune garçon, le texte monte en puissance et prend toute sa force dans la brutalité des faits.
Au travers d’une œuvre poétique, c’est la blessure de ces hommes que l’auteur met en avant. Les guerres de religions, de couleurs de peau, de peuples, l’Afrique a souffert et elle souffre encore aujourd’hui avec ses rescapés.
Gabriel, lui si touchant et plein de maturité, garde l’espoir et l’humour en toute circonstance. L’écrivain brosse également un portrait lumineux de ses premières années au Burundi.
Un monument majeur et capital de la littérature contemporaine est né avec Petit pays. Magistral, éblouissant et inoubliable.
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Avez-vous lu ce premier roman ?
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