Partie italienne, Antoine Choplin : Mon avis
Quatrième de couverture :
Gaspar est un artiste reconnu et sollicité. Pourtant, en ce début de printemps, il ne rêve que de quitter Paris et s’installer Campo de’Fiori, à Rome. Là, à une terrasse de café, devant un jeu d’échecs, il joue contre des amateurs de passage et savoure la beauté des jours. Un matin, une femme s’installe à sa table pour une partie. Elle s’avère être une adversaire redoutable et gagne très vite. Elle s’appelle Marya, vient de Hongrie. L’histoire entre eux naît sur l’échiquier, avant de se déployer ailleurs, singulière et douce.Partie italienne, nouveau roman d’Antoine Choplin, ne défend aucune cause, ne prend aucun parti, excepté celui de la puissance de la Mémoire.
Échec et mat.
La pierre blanche des vieux bâtiments, le volet pastel, les chiffres romains : le bandeau du nouveau roman d’Antoine Choplin est à lui seul une invitation au voyage. En levant les yeux, le titre apparaît, confirmant la première impression. Comme la fenêtre ouverte de la photo le laisse présager, il sera question de soleil ou, du moins, de chaleur dans ce livre.Partie italienne est en librairie depuis le 18 août dernier, aux éditions Buchet Chastel.
Attablé à la terrasse d’un café sur la place Campo de’Fiori, Gaspar voit apparaître une invitée à sa partie d’échecs. Jouant avec les anciens depuis son arrivée, le jeune artiste est surpris par cette beauté mystérieuse, qui n’a d’italien que les intonations de son prénom. En réalité, Marya est hongroise. Un dialogue s’installe entre les deux étrangers, initiant les prémices d’un séjour commun.
Venu initialement pour fuir ses obligations le temps d’un week-end, sur place, le narrateur est rattrapé par sa passion pour l’Histoire. Entre deux parties de jeux et une balade au côté de Marya, Gaspar rejette les appels reçus de France, lui rappelant son quotidien. Le jeune homme est à la fois subjugué par sa rencontre, et intrigué suite à une découverte artistique dans les vieilles rues de Rome.
« Quelques badauds ralentissent le pas, s’arrêtent un moment pour regarder la partie. Certains commentent la position en chuchotant, la bouche collée à l’oreille de leur voisin. Parfois, je lève furtivement les yeux vers eux, sans vraiment leur porter attention. A quelques mètres, en nous fixant, un marchand de fruits et légumes ironise à voix haute et avec bienveillance sur ceux qui ont la chance d’avoir un cerveau et ceux, dans son genre à lui, qui sont bien obligés de se débrouiller sans. »
Dès les premiers paragraphes, le roman tient toutes ses promesses. Au cœur de la capitale italienne, le récit offre l’évasion espérée, et la poésie d’une belle rencontre amoureuse. A travers les édifices, les paysages, le vin aussi, c’est tout le charme et le romantisme de l’Italie que l’auteur décrit.
A l’image d’une partie d’échec ou d’un court séjour, le texte concis rappelle l’instant suspendu vécu par le héros. Un moment hors du temps, qu’on devine sans avenir, mais dont on apprécie la saveur. L’écriture incisive d’Antoine Choplin m’a parfois rappelé les écrits de Philippe Besson. L’auteur va à l’essentiel, sans fioriture.
Enfin, lire Partie italienne, c’est accepter l’esprit contemplatif de son histoire et l’absence de rebondissement. Apprécier les mots, et, à l’instar de son narrateur, le présent. En cette rentrée littéraire, où tout va si vite, il est parfois bon de se rappeler : Carpe diem.
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