Mémoire d’une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir : Mon avis
Quatrième de couverture :
« Je rêvais d’être ma propre cause et ma propre fin ; je pensais à présent que la littérature me permettrait de réaliser ce vœu. Elle m’assurerait une immortalité qui compenserait l’éternité perdue ; il n’y avait plus de Dieu pour m’aimer, mais je brûlerais dans des millions de cœurs. En écrivant une œuvre nourrie de mon histoire, je me créerais moi-même à neuf et je justifierais mon existence. En même temps, je servirais l’humanité : quel plus beau cadeau lui faire que des livres ? Je m’intéressais à la fois à moi et aux autres ; j’acceptais mon « incarnation » mais je ne voulais pas renoncer à l’universel : ce projet conciliait tout ; il flattait toutes les aspirations qui s’étaient développées en moi au cours de ces quinze années ».
Un must-have.
Il fait partie des panthéons de la littérature française, cité par tous les féministes comme référence en la matière et figurait sur ma wishlist depuis des années. Dans la volonté de palier mes lacunes en terme de classiques, j’ai lu Mémoire d’une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir. Paru en 1958, il s’agit du premier volet de l’œuvre autobiographique* de l’écrivaine.
A près de cinquante ans et après avoir obtenu le prix Goncourt pour son roman Les Mandarins, Simone de Beauvoir se lance dans l’écriture de ses mémoires. De son éducation bourgeoise à Paris, à ses études de philosophie, en passant par sa passion dévorante pour les livres, l’autrice raconte ses vingt premières années d’existence.
« Je me crus autorisée moi aussi à considérer mon goût pour les livres, mes succès scolaires, comme le gage d’une valeur que confirmerait mon avenir. Je devins à mes propres yeux un personnage de roman. Toute intrigue romanesque exigeant des obstacles et des échecs, je m’en inventai »
Née d’un père avocat et comédien amateur et d’une mère pieuse et issue de la grande bourgeoisie, Simone de Beauvoir explique la naissance de sa pensée féministe, la perte de sa foi, son besoin d’émancipation et son désir d’écrire. Elle dit aussi l’adolescence, l’entrée dans l’âge adulte et l’obligation morale de trouver un mari pour une fille « de bonne famille » comme elle au début du XXe siècle.
Œuvre majeure de la carrière d’écrivaine de Simone de Beauvoir, la lecture de Mémoire d’une jeune fille rangée est à mon sens essentielle pour comprendre sa démarche et parfaite pour découvrir son style. Le récit est ardu et long. Il compte près de cinq cents pages et certains passages demandent d’être concentré. Loin du moment léger et facile, le texte reste intéressant et constructif.
Je ne sais pour l’instant si je lirai la suite des épisodes de cette quadrilogie. J’ai plutôt envie de me diriger vers les romans de Simone de Beauvoir. J’attends vos conseils en commentaire. 😉
*Les mémoires de Simone de Beauvoir compte quatre tomes au total : La Force de l’âge, La Force des choses et Tout compte fait.
___________
Quel autre titre de Simone de Beauvoir me recommandez-vous ?
___________