Le mal des ardents – Frédéric Aribit

Aribit Frédéric - Éditions : Belfond
0Commentaires

 

Quatrième de couverture :

On ne rencontre pas l’art personnifié tous les jours. Elle est violoncelliste, elle peint, fait de la photo. Elle s’appelle Lou. Lorsqu’il tombe sur elle, par hasard, à Paris, c’est sa vie entière de prof de lettres désenchanté qui bascule et, subjugué par ses errances, ses fulgurances, il se lance à la poursuite de ce qu’elle incarne, comme une incandescence portée à ses limites.

Mais le merveilleux devient étrange, et l’étrange inquiétant : Lou ne dort plus, se gratte beaucoup, semble en proie à de brusques accès de folie. Un soir, prise de convulsions terribles, elle est conduite à l’hôpital où elle plonge dans un incompréhensible coma. Le diagnostic, sidérant, mène à la boulangerie où elle achète son pain.

Quel est donc ce mystérieux « mal aux ardents » qu’on croyait disparu ? Quel est ce « feux sacré » qui consume l’être dans une urgence absolue ? Il va l’apprendre par contagion. Apprendre enfin, grâce à Lou, ce qu’est cette fièvre qui ne cesse de brûler, et qui s’appelle l’art.

Mon avis :

Attention, coup de cœur !

En début de mois, j’ai eu la chance d’être conviée par les éditions Belfond à une rencontre littéraire pour la sortie de plusieurs de leurs ouvrages. J’ai rencontré Frédéric Aribit et suis repartie avec son roman qui me faisait déjà très envie, après la lecture sur place d’un court passage.

Je me suis empressée de le lire, j’avais le pressentiment que j’allais aimer l’histoire de Lou, mais je ne m’attendais pas à une telle claque ! Dès les premières lignes, j’ai été happée par la folie de ce personnage, grâce au très grand talent d’écriture de l’auteur. Le début est juste sublime. La description de la rencontre entre le narrateur et cette jeune femme est d’une beauté folle. Je ne résiste pas à l’envie de vous retranscrire ici un passage que j’ai adoré :

La vie défile parfois comme une ligne de métro enchaîne les stations. La mienne ne faisait pas exception. J’étais né quelque part dans le sud, vers Place d’Italie. Quai-de-la-Gare, j’avais attendu pendant des années les bus de ramassage scolaire. A Austerlitz, les trains de la Puerta del Sol m’avaient déposé, dans la fraîcheur matinale et les odeurs de croissant chaud des derniers bougnats, à la recherche d’un travail. A Bastille, j’avais rencontré ma future femme, une étudiante qui partageait les bancs des mêmes amphis de la fac de lettres. Nous avions fait un enfant du côté de Bréguet-Sabin et elle était descendue, notre fille sous le bras, à Oberkampf, derrière l’un de ces brillants princes du négoce qui gagnerait en une vie trois fois la mienne. J’avais déjà passé la quarantaine vers Richard-Lenoir et sans bien voir le terminus encore, j’attendais la station Jacques-Bonsergent pour faire une halte à la sortie de mes cours, au lycée.

Au-delà de l’histoire bouleversante, ce livre m’a appris des choses, et notamment cette maladie appelée « mal des ardents », intoxication due au seigle présent dans la farine de pain, tuant des milliers de personnes dans toute l’Europe dans les siècles passés. L’auteur relate dans son livre les faits historiques et croyances religieuses liées à cette maladie.

La fin est tout aussi poétique, belle et inattendue que le début du roman. Frédéric Aribit est à mon sens un très grand écrivain ! Merci aux éditions Belfond pour cette sublime découverte !

Commentaires (0)

Ajouter un commentaire