Ma dévotion, Julia Kerninon : Mon avis
Quatrième de couverture :
« Lorsque quelqu’un est aussi discret que moi, personne n’imagine qu’il puisse avoir un tempérament passionné. Mais – je le sais mieux que personne – il ne faut pas juger un livre à sa couverture. »
Après vingt-trois ans de silence, Helen et Frank se croisent par hasard sur un trottoir de Londres.
Dans le choc des retrouvailles, la voix d’Helen s’élève pour livrer à Frank sa version de leur vie ensemble, depuis leur rencontre en 1950, à Rome, alors qu’ils étaient encore adolescents, jusqu’à ce jour terrible de janvier 1995, qui signa leur rupture définitive. Elle retrace l’éblouissante carrière de peintre de Frank, et tout ce qu’il lui doit, à elle, sa meilleure amie.
Leurs deux destins exceptionnels, la force implacable qui les lia et les déchira, Julia Kerninon les peint avec subtilité, dévoilant en profondeur la complexité des sentiments – cette dévotion d’une femme à l’égard d’un homme, si puissante et parfois dangereuse.
Dévouement total.
Depuis la lecture de son roman Liv Maria en 2020, Julia Kerninon s’est imposée sur l’étagère de ma bibliothèque. Après Une activité respectable ou encore Sauvage, j’ai lu Ma dévotion paru en 2018 aux éditions du Rouergue.
Croisant son ancien ami Frank sur un trottoir londonien, Helen voit les années défiler. Après plus de vingt ans sans nouvelles, la vieille dame veut profiter de l’occasion pour lui donner sa version des faits. Cette rencontre entre les deux amants est peut-être la dernière, alors l’heure des confidences et des révélations est venue…
De leur amitié naissante à Rome dans les années 50 à la destruction de leur couple au sein de leur maison normande en 1995, en passant par leur cohabitation étonnante à Amsterdam, Helen revient sur les moments forts de leur histoire d’amour. L’infidélité de Frank, sa propre dévotion, leur séparation, puis les retrouvailles. Un « je t’aime, moi non plus » permanent, guidé par l’abnégation d’Helen.
« Je jure que j’ai fait de mon mieux – mais au fond je pense que mon mieux ne valait rien, que mon mieux n’aurait jamais, en aucun cas, pu être suffisant – parce que je n’avais rien à apprendre à personne sinon ma propre sidération, mon hébétude face au monde, que j’avais passé ma vie à fuir dans les livres. »
Julia Kerninon a un don : dans la fiction ou l’autobiographie, ses textes vous happent immédiatement sans jamais vous lâcher. Si j’aime tant ses livres, c’est d’abord pour ce ton accrocheur, retrouvé dans Ma dévotion. Sur trois cents pages et dès les premières lignes, les mots de l’héroïne m’ont emportée.
A travers ce duo amis/ennemis, l’autrice raconte le dévouement d’une femme, admirative et passionnée à un homme libre, multipliant les conquêtes amoureuses. Elle, narratrice effacée, voire écrasée, qui n’existait que par les livres. Lui, artiste peintre reconnu, manipulateur et menteur.
Comme à son habitude, l’écrivaine parsème son roman de références artistiques et littéraires. Ma dévotion renvoie à d’autres œuvres. Ma curiosité m’amène toujours à les rechercher. C’est aussi cela lire Julia Kerninon.
A lire aussi : Julia Kerninon était déjà à l’honneur sur le blog il y a deux mois pour son récit Toucher la terre ferme. Je vous le recommandais par ici.
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Avez-vous déjà lu Julia Kerninon ?
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