Lune froide sur Babylon, Michael McDowell : Mon avis
Le pitch ?
Juin 1980, village de Babylon. L’inquiétude monte pour Evelyn Larkin, dont la petite-fille a disparu, après une nuit de tempête. La septuagénaire en est convaincue : Margaret aurait prévenue si elle avait été empêchée de rentrer à cause de la pluie. Aidée de son petit-fils Jerry, elle tente de mobiliser la police municipale pour engager des recherches.
Evelyn Larkin craint un nouveau drame, quinze ans après la noyade des parents de Margaret dans Le Styx, la rivière de Babylon…
Les points forts du livre
- l’art des descriptions : qu’il s’agisse de planter le décor ou d’instaurer une ambiance macabre, Michael McDowell excelle. Dans Lune froide sur Babylon, l’auteur décrit une nature déchaînée, une rivière aux pouvoirs surprenants et une lune inquiétante… Le tout donne un récit sombre, horrifique et glaçant.
- une recette identifiable : fidèle à ses obsessions, l’écrivain confronte une famille pauvre et affaiblie par les épreuves, face à un riche clan de banquiers, à la pleine puissance. On s’attache au duo endeuillé, autant qu’on déteste le véreux Nathan Redfield, principal suspect dans la disparition de la jeune Margaret.
- un texte addictif : si le roman fait plus de 400 pages, il est jonché de rebondissements inattendus. L’écriture rythmée et la traduction de qualité rendent le contenu difficile à lâcher. Comme à chaque fois avec Michael McDowell, le plaisir de lecture est jubilatoire !
Ce que j’ai moins aimé
- le surnaturel au cœur de l’intrigue : plus qu’une affaire de vengeance comme il est d’habitude question chez McDowell, Lune froide sur Babylon est l’histoire fantasque d’une perte de contrôle. J’ai dévoré ma lecture avec appétit mais j’ai été moins sensible au fond très fantastique pour moi.
En bref, une plume accrocheuse, des meurtres à volonté et un univers gore pour les curieux du genre. Mais un Michael McDowell différent par bien des aspects. Un scénario dans les années 80, un coupable inconnu du lecteur sur plus de la moitié du livre et moins de personnages pour une intrigue recentrée.
Mots-clés : disparition, meurtres, surnaturel, lutte de pouvoir, horreur, lune, argent, suspense.
Traduction : Hélène Charrier et Gérard Coisne
Une citation : « Terrorisée, Belinda regarda autour d’elle. Le bruit avait soudain diminué mais couvait parmi les troncs, dans l’air vert et épais; à huit, peut-être dix mètres derrière eux. Elle jeta fébrilement un œil dans cette direction, mais ne vit rien. Elle avait la sensation que l’un de ces troncs élancé cachait quelque chose – mais qu’est-ce qui pouvait être aussi mince ? Elle chancela vers Nathan, le tira pour le remettre debout et ramassa ce qu’il avait lâché : « Grouille-toi ! Foutons le camp d’ici tout de suite ! »
Quelques mots sur l’auteur : Michael McDowell est un écrivain et scénariste américain, né en 1950 et décédé en 1999. Son premier roman, The Amulet, est paru aux États-Unis en 1979. En 2022, les éditions Monsieur Toussaint Louverture publient pour la première fois la traduction française des six volumes de sa saga Blackwater.
À lire aussi : au-delà du phénomène Blackwater, je vous invite à lire Les aiguilles d’or du même auteur, et surtout Katie, paru au printemps dernier.
_____________
Avez-vous déjà lu cet auteur ?
_____________