Loin – Alexis Michalik
Note : 5/10
Quatrième de couverture :
Tout commence par quelques mots griffonnés au dos d’une carte postale : « Je pense à vous, je vous aime. » Ils sont signés de Charles, le père d’Antoine, parti vingt ans plus tôt sans laisser d’adresse. Avec son meilleur ami, Laurent, apprenti journaliste, et Anna, sa jeune sœur complètement déjantée, Antoine part sur les traces de ce père fantôme. C’est l’affaire d’une semaine, pense-t-il… De l’ex-Allemagne de l’Est à la Turquie d’Atatürk, de la Géorgie de Staline à l’Autriche nazie, de rebondissements en coups de théâtre, les voici partis pour un road movie généalogique et chaotique à la recherche de leurs origines insoupçonnées.
« Mon sang se puise d’une part au berceau de l’humanité et d’autre part, mêlé à de fortes doses de cidre, dans une lignée de têtes de mule. La moitié de mon sang est restée durant des millions d’années peut-être exactement au même endroit, au soleil, ou dans une case, tandis que l’autre moitié a tout risqué, de génération en génération, pour remonter jusqu’en Europe, traversant des mers, escaladant des montagnes et chassant le mammouth pour finalement s’installer, comble de l’ironie, dans une région où le vent, le froid et la pluie sont les principaux attributs du climat. Et on en arrive à la même question, mais universelle à présent : Pourquoi le voyage ? »
Mon avis :
J’ai reçu le premier roman d’Alexis Michalik, Loin, lors de la présentation de la rentrée littéraire des éditions Albin Michel. L’engouement général sur les réseaux sociaux ont eu raison de ma petite personne. Je l’ai privilégié (à tort) à d’autres romans qui dorment toujours dans ma pile à lire…
Antoine est heureux en couple depuis toujours avec Jennifer. Il l’est également en amitié auprès de son pote journaliste Laurent. Il s’apprête à être embauché auprès d’une grande entreprise pour mener une jolie carrière. Mais une carte postale va venir tout déstabiliser… Il se rappelle soudain que cela fait vingt ans que son père les a tous abandonnés et s’engage dans un périple pour le retrouver…
Le célèbre dramaturge publie donc son premier roman, et ne fait pas les choses à moitié avec un ouvrage de plus de 600 pages. Il prévient d’emblée se dissimulant derrière son narrateur : l’histoire risque de partir dans tous les sens, ne soyons pas surpris. Ses propos sont rapidement justifiés par un choix étrange de narration.
Alexis Michalik entremêle plusieurs histoires dans son récit. Antoine et ses amis à la recherche de Charles (le père) aux quatre coins du monde. Et des chapitres beaucoup plus historiques, sur la vie des ancêtres de ce père absent, et l’Histoire de leur pays.
Les passages consacrés au quotidien d’Antoine sont rocambolesques, et plus que tirés par les cheveux. L’écrivain use de rebondissements tous plus absurdes les uns que les autres. Nous avons droit à des scènes dignes d’un mauvais James Bond et les clichés affluent. Impossible de donner de la crédibilité au scénario…
Quant aux séquences dédiées au passé de toute cette ribambelle de personnages (on s’y perd clairement très souvent), Alexis Michalik nous inonde d’informations politiques, historiques, entre guerre de territoire et conflits mondiaux. L’Allemagne, l’Arménie, la Turquie, le Cameroun, la Géorgie, l’Autriche, et j’en passe… Le voyage est beaucoup trop long pour être plaisant…
Le décalage entre ces deux parties du récit est trop clivant. L’auteur donne l’impression d’avoir mélangé un mauvais feel good à un roman historique. Je n’ai pas du tout accroché aux trois protagonistes principaux, ni à leurs aventures. La lecture m’a paru interminable, et en plus de cela inachevée. Je regrette d’être passée « à côté » de ce roman, qui semble en ravir beaucoup.