L’île des battements de cœur, Laura Imai Messina : Mon avis
Quatrième de couverture :
À la mort de sa mère, Shûichi, la quarantaine, revient sur les lieux de son enfance. Lui qui s’attendait à être seul croise le chemin d’un jeune garçon au comportement énigmatique, qui semble avoir connu sa mère. Peu à peu, une relation se tisse entre l’homme et l’enfant. Elle les mènera sur une île unique au monde : Teshima, où sont conservés les enregistrements des pulsations cardiaques de dizaines de milliers de personnes, vivantes ou disparues. Ce sont les « Archives du cœur » de l’artiste Christian Boltanski.
Un roman italien empreint de culture japonaise
En recevant L’île des battements de cœur de Laura Imai Messina des éditions Albin Michel, j’étais convaincue de me plonger dans la littérature japonaise. Trompée par l’illustration en couverture, je n’avais fait aucune recherche sur l’écrivaine. En réalité, Laura Imai Messina est italienne mais réside au Japon depuis 15 ans. L’île des battements de cœur est son second roman.
Suite au décès récent de sa maman, Shûichi est de retour dans le quartier de son enfance. Devant la maison familiale, il aperçoit un jeune garçon fouiller les affaires personnelles de sa mère. D’abord méfiant, Shûichi se rend compte que l’enfant connait très bien les lieux car il entretenait une relation particulière avec la défunte. Cette rencontre inattendue vient raviver de vieux et douloureux souvenirs chez le jeune homme…
« Quand elle ne trouvait pas de qualités à quelqu’un, elle lui en inventait. Elle avait montré à son fils qu’il y avait toujours une manière d’apprécier les gens. Non, elle n’ignorait pas leurs défauts, mais elle ne les accablait pas. « Imagine comme ils doivent souffrir rien qu’à se supporter eux-mêmes ! » Même lorsqu’elle commentait les faits divers les plus atroces, sa mère lui expliquait qu’on pouvait mettre des gens en prison sans forcément les haïr. »
Initiant cette lecture en pleine panne, et devant appréhender une mécanique narrative originale, j’ai tardé à m’imprégner de l’univers du conte. La plume délicate de Laura Imai Messina et sa poésie ont eu finalement raison de moi. Je me suis laissée porter, retrouvant peu à peu le plaisir de lire. Derrière l’histoire d’une amitié imprévue, l’autrice déploie un texte émouvant sur le deuil, les blessures du passé, la reconstruction et le pardon. Son héros, Shûichi, comprend et excuse cette mère silencieuse grâce aux confidences de son jeune ami. Ce lien lui rappelle aussi une autre disparition.
En toile de fond, le cœur et ses battements prennent place dans le récit. Les protagonistes engagent un voyage sur l’île de Teshima où se trouve l’œuvre du plasticien Christian Boltanski les « Archives du cœur« . Shûichi y fera une dernière rencontre réparatrice…
Porté par un ton mélancolique, L’île des battements du cœur dit l’importance de l’instant présent. J’ai refermé l’ouvrage la larme à l’œil, émue par la beauté du scénario. Je suis partie en quête d’informations sur le travail de Christian Boltanski. Et je me suis fait une promesse : découvrir Ce que nous confions au vent, premier roman de l’écrivaine.
*l’exemplaire papier m’a gracieusement été envoyé par l’éditeur
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Connaissez-vous Laura Imai Messina ?
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