Les vanités – Cécile Guidot
Quatrième de couverture :
Claire Castaigne, la trentaine, célibataire, tatouée, motarde est une jeune notaire idéaliste. Ce métier, c’est sa passion, sa vocation. Elle aime être aux côtés de ses clients dans ces moments cruciaux où l’argent et les sentiments se mêlent. Elle se bat avec les textes, les actes, les volontés, et de plus en plus contre sa corporation et ses codes.
Elle est partagée entre son amour pour le droit, son sens de la justice, et ses rêves d’une vie plus libre, plus conforme à ce qu’elle est : rebelle, solitaire, féministe.
C’est le temps de la révolte, d’une autre vie.
« La tension formait une équerre entre ses épaules et son cou. Elle se sentait autant vidée que saturée d’une tension nerveuse qui mangeait son sommeil. Elle enchaînait les heures de travail pour boucler les dossiers avant la fin de l’année fiscale. Elle ne voyait le jour que par flashs à travers la fenêtre de son bureau lorsqu’elle relevait ses yeux brouillés par la fatigue, et pour ajouter à la difficulté elle évoluait dans un climat de menace diffuse. »
Mon avis :
Rarement attirée par les sagas littéraires, j’ai fait une exception grâce à Cécile Guidot et son premier roman, Les actesparus en 2019. Ce récit original au cœur d’un cabinet notarial parisien m’avait convaincue, au point d’en lire la suite publiée en 2020 sous le titre Les volontés. Et comme l’auteure promettait de clore ces aventures avec un troisième tome, je n’ai pu résister et j’ai lu Les vanités.
Claire Castaigne poursuit son chemin depuis son embauche dans ce grand cabinet de la capitale. A contre-courant, elle impose son style et affirme sa pensée, quel qu’en soit le prix à payer. En pleine réforme Macron, cette jeune notaire tient tête à sa hiérarchie en refusant d’aller manifester dans la rue, au risque de voir son CDD s’interrompre…
C’est une héroïne plus rebelle et plus libertine que déploie Cécile Guidot dans son dernier volet. La trentenaire étouffe au côté de ses collègues arrivistes. Elle vacille, entre les confidences mal attentionnées de l’un, la jalousie d’une autre, et la méfiance injustifiée de sa direction. Claire est entière, elle se donne sans relâche, sans remord, et quoi qu’il en coûte. Et côté vie privée, ce n’est pas mieux. La jeune femme découvre l’inconnu, fait lever les barrières, et en oublie de se protéger…
L’écrivaine n’écarte en rien sa large palette de protagonistes. Nous retrouvons avec bonheur Nicolas, Hector, Catherine, Alice, François-Jean, Muriel, Hélène et les autres. Entre les notaires, les clercs, les associés, les secrétaires et les nombreux clients, ce roman est digne d’un excellent scénario de série télé ! Le texte prend toute sa force dans des dialogues croustillants et haletants.
Plus axé sur les vies personnelles et sentimentales des personnages, Les vanités s’intéresse moins aux cas de décès, divorces ou héritages rencontrés dans les précédents opus. Cécile Guidot traite l’humain, ses blessures, ses contradictions, ses regrets. Elle aborde la sexualité, le libertinage et l’homosexualité de façon récurrente.
Cet ouvrage vient achever en beauté une trilogie captivante sur le milieu notarial. J’ai été passionnée par toutes ces histoires de famille, de clan, de mensonges, de non-dits, d’amour, de déchirements, de divisions ou encore de tromperies. Je n’aurais pas bouder mon plaisir de lire une suite mais j’espère retrouver la plume de Cécile Guidot dans une autre fiction prochainement. Si elle a connu une carrière de notaire dans une vie précédente, nul doute que son métier d’écrivain ne fait que commencer !