Les sales gosses – Charlye Ménétrier McGrath
Note : 7.5/10
Quatrième de couverture :
Jeanne a été placée en maison de retraite par ses enfants. Et le pire, c’est que chacun se renvoie la balle pour déterminer qui a été à l’initiative de cette mascarade.
Elle a beau avoir 81 ans, une ribambelle de petits-enfants et des tonnes de carnets noircis au fil du temps, preuves de son (très) long passage sur Terre, elle n’a pas dit son dernier mot. Son plan : simuler la démence et les rendre tous dingues.
Sauf que, ce lieu dans lequel elle ne voyait qu’hostilité va lui révéler bien des surprises…
En prenant part, d’abord sur la pointe des pieds, puis avec une ardeur qu’on ne lui connaissait pas, aux rendez-vous mensuels d’une clique de pensionnaires plus agités qu’une colonie de vacances, Jeanne va réveiller des pans de sa personnalité qu’elle pensait à jamais enfouis : la curiosité, l’espoir… et surtout : l’audace. Qu’on se le dise : au » jeu des regrets » de l’avant-dernier vendredi du mois, rien n’est jamais perdu.
« Bon sang, quel cauchemar, ce Noël en famille. J’ai bien cru que je n’y survivrais pas. Avant de savoir que c’était mon petit-fils Nicolas qui était de corvée de transport de mémé, j’avais tout prévu. Quarante minutes de voitures de la résidence des vieux jusqu’à la maison de campagne d’Auguste et Marjolaine, je comptais demander au moins trois pauses « petit coin ». J’avais espéré ma fille Rose. Ces arrêts répétés l’auraient rendue dingue. Elle est tellement coincée que le simple mot « pipi » peut lui faire piquer un fard. »
Mon avis :
J’ai lu Les sales gosses de Charlye Ménétrier McGrath dans le cadre d’un service presse avec les éditions Fleuve que je remercie.
La jeune romancière nous embarque sur les traces de Jeanne, 81 ans, récemment placée à ses dépens par sa famille, en maison de retraite. La vieille dame, encore tout à fait lucide et en bonne santé, est bien décidé à se venger auprès de ses proches en leur faisant croire qu’elle perd peu à peu la mémoire et en leur menant la vie dure… Malgré cela, Jeanne est bien obligée de poursuivre son chemin dans cette nouvelle résidence. L’enthousiasme et la joie de vivre de ses nouveaux colocataires vont-ils lui faire changer d’avis ?
Sous forme de journal intime, Jeanne, la narratrice du roman, nous dévoile ses péripéties. Elle nous raconte au quotidien cette nouvelle vie en communauté. C’est un personnage haut en couleur que nous décrit Charlye Ménétrier McGrath, une vieille dame très attachante, et surtout très amusante. Grâce à une plume limpide et entraînante, nous sommes immédiatement embarqués dans le récit. Les pages filent entre nos doigts.
La colère passée, l’octogénaire va finalement se résigner. Jeanne prend conscience que le temps est précieux, elle ne veut plus en perdre et souhaite consacrer celui qui lui reste à vivre à profiter avec ses nouveaux camarades. L’écrivaine nous offre alors une jolie brochette de personnages joyeux, aux caractères bien trempés et à la personnalité forte, qui rythme l’intrigue. Cette petite bande atypique nous décroche un sourire à la lecture du roman.
Le scénario choisi par l’auteure est, lui, moins novateur. Outre les clichés présents dans le texte, l’histoire, cousue de fils blancs, a déjà été vue plusieurs fois en littérature. Pas de surprise donc au moment de refermer le livre.
Charlye Ménétrier McGrath signe un bon premier roman, proche du feelgood et parfait pour l’été. Malgré une fin très attendue, j’ai été touchée par le personnage tendre de Jeanne, et j’ai bien rigolé grâce à la folie de ses amis. Je vous conseille la lecture des sales gosses pour un moment de divertissement assuré !