Les possibles, Virginie Grimaldi : Mon avis
Quatrième de couverture :
Juliane n’aime pas les surprises. Quand son père fantasque vient s’installer chez elle, à la suite de l’incendie de sa maison, son quotidien parfaitement huilé connaît quelques turbulences. Jean dépense sa retraite au téléachat, écoute du hard rock à fond, tapisse les murs de posters d’Indiens, égare ses affaires, cherche son chemin.
Juliane veut croire que l’originalité de son père s’est épanouie avec l’âge, mais elle doit se rendre à l’évidence : il déraille. Face aux lendemains qui s’évaporent, elle va apprendre à découvrir l’homme sous le costume de père, ses valeurs, ses failles, et surtout ses rêves. Tant que la partie n’est pas finie, il est encore l’heure de tous les possibles.
« Papa. C’est le premier mot que j’aie su prononcer. Un mot tout bête, qui sort sans qu’on y pense, sans demander la permission. Un mot comme un automatisme, comme une respiration. Un mot d’enfant, un mot d’amour. Un mot comme un membre fantôme, qui fait mal quand il n’est plus là. »
Mon avis :
Donner son avis sur un roman de Virginie Grimaldi, c’est un peu comme se jeter dans la cage aux lions. L’auteure attire pléiade de fans en séance de dédicaces, et a été élue romancière la plus lue de France ces deux dernières années. Autant vous dire que j’ai la pression au moment de prendre la plume ! Les possibles est le septième titre de l’écrivaine, le quatrième que je découvre.
Après le violent incendie qui a ravagé la maison de son père, Juliane n’a d’autres choix que de l’héberger dans l’urgence. Accident, défaillance électrique ou oubli ? Le récent comportement étrange de Jean laisse croire à une divagation… Et les premiers jours passés au sein de la petite famille donnent rapidement raison à Juliane : son père se disperse, s’égare. Sa mémoire s’envole…
Cette cohabitation forcée amène la jeune femme à veiller sur Jean, et retrouver ce père dont elle s’était, par bêtise, éloignée. Si la maladie s’invite, Juliane est bien décidée à la provoquer, en profitant de quelques derniers instants de bonheur.
Avec humour et émotion, comme Virginie Grimaldi sait le faire, Les possibles offre un récit entraînant, difficile à lâcher. La recette, identique à ses précédents ouvrages, fonctionne ici encore : de la tendresse, des personnages attachants, un ton joyeux, beaucoup d’humanité, et une part d’histoire personnelle, rendant le tout si réel et touchant. Mais l’auteure le dit, Les possibles est sûrement le texte le plus intime qu’elle n’ait jamais écrit.
Au-delà des symptômes, de la mémoire qui s’efface et de l’acceptation, Virginie Grimaldi dresse le portrait d’une quadragénaire sur tous les fronts, mère de famille, épouse et employée. En plus des nombreux examens médicaux pour lesquels elle accompagne son père, Juliane doit gérer la dysphasie de son fils, une relation délicate avec sa mère et des troubles alimentaires qu’elle tente de dissimuler.
Emmené en vacances par envie de légèreté, ce roman m’a très vite emportée. J’ai aimé la jolie relation entre l’héroïne et son père, leurs failles, leurs silences. J’aurais voulu en apprendre plus sur le mari et le fils de Juliane, peu présents dans le texte mais dont on devine la place majeure dans sa vie. Et sans spoiler, j’ai regretté le chemin final emprunté par l’écrivaine, presque trop évident, ou trop étudié en littérature contemporaine. Les possibles n’en reste pas moins très agréable à lire et vous fera passer, j’en suis convaincue, un doux moment de lecture.