Les portes du Paradis sont fermées le lundi – Camille Lesur
Quatrième de couverture :
La terre s’écroule autour d’Alice, 32 ans, lorsque son mari signe les papiers du divorce. Depuis deux ans, seul l’espoir que Thomas lui revienne lui donnait la force d’ouvrir les yeux chaque matin. Effondrée et perdue à l’annonce de cette nouvelle, elle veut en finir et saute dans les calanques de Marseille… mais la vie en a décidé autrement. Nous sommes lundi 6 janvier et le Paradis lui a, semble-t-il, fermé la porte au nez. Repêchée par Madeleine et Robert, couple de septuagénaires heureux qui navigue vers les îles Canaries, Alice reprend peu à peu des forces. Pourtant, dès leur arrivée à Tenerife tout déraille à nouveau : Madeleine semble perdre la tête, Robert pousse Alice dans les bras d’un play-boy ringard et sa solitude la rattrape. Entre plumes, paillettes, tapas et sangria, Alice va finalement devoir faire un choix : rentrer à Marseille et reprendre le cours de la vie qu’elle connaît ou accepter de tourner la page et se réinventer. Alice parviendra-t-elle à surmonter cette épreuve, à reconnaître sa pequeña muerte et à accomplir son destin ? Saura-t-elle ouvrir grandes les portes du bonheur ?
Un saut dans l’inconnu…
Tel un délicieux bonbon acidulé, le premier roman de Camille Lesur, Le chant des cigales après la pluie (éditions Jouvence, 2020), m’avait émerveillée et incitée à en goûter davantage. Aujourd’hui, c’est chose faite. L’auteure a publié un nouvel ouvrage en juin dernier, Les portes du Paradis sont fermées le lundi, que je me suis empressée de découvrir.
Un simple message vocal aura suffit à Alice pour enclencher en elle une prise de conscience irréversible. Après deux ans d’absence, son mari Thomas vient de signer les papiers du divorce. La jeune femme, qui voulait jusque là ignorer la situation, reçoit l’information comme un cataclysme. Thomas ne reviendra pas, et, de surcroît, il s’apprête à devenir père avec sa nouvelle compagne. Alice est anéantie et décide, sur un coup de tête, de se jeter en mer…
Les hasards de la vie sont parfois le sel des plus belles rencontres. Inconsciente dans les eaux des calanques marseillaises, Alice est repêchée par Madeleine et Robert, deux septuagénaires propriétaires d’un bateau qui se dirige tout droit vers Tenerife. Très vite, aidée par quelques habitants de Santa Cruz, la trentenaire reprend des forces pour le plus grand bonheur du couple. Ils voient en elle le soutien infaillible dont ils auront bientôt besoin…
« Assisse dans sa cuisine, Alice regarde le café couler goutte à goutte dans la cafetière en émettant des bruits d’orage. Thomas s’agaçait toujours de la voir se servir de sa vieille cafetière, alors qu’il avait dépensé une for-tune dans une machine à capsules aux options étranges. « J’aime la voir se remplir lentement », lui répondait invariablement Alice. Peut-être que si elle avait jeté ce vieux truc et qu’elle avait cédé aux capsules colorées, il ne serait pas parti. Ou peut-être que si. »
Après le soleil de l’Italie, Camille Lesur nous transporte sous la chaleur espagnole, dans un récit où la fête et la musique tiennent une place d’exception. Les portes du Paradis sont fermées le lundi, c’est l’histoire d’une reconstruction. Celle d’Alice qui, après pourtant deux ans de séparation, vit toujours dans le passé. Son esprit la renvoie sans cesse aux souvenirs heureux avec son ex compagnon, ainsi que ceux vécus avec sa grand-mère, aujourd’hui disparue.
Avec fluidité et légèreté, l’écrivaine déploie un texte agréable à lire, aux airs de feel good et de développement personnel. Un roman tantôt joyeux et larmoyant, dans lequel une trop grande palette de personnages prend vie. Malgré une construction narrative réussie, les nombreux héros m’ont fait perdre le fil de l’histoire. J’ai regretté un récit plus éloigné de la réalité que dans mon coup de cœur précédent.
Moins touchée par les aventures d’Alice, Madeleine, Robert et leurs comparses, ce titre n’en reste pas moins parfait pour les vacances ! Si vous avez envie de tapas, de sangria, de flamenco et d’émotion, laissez-vous guider par la plume de Camille Lesur cet été. 😉