Les neuf vies de Rose Napolitano, Donna Freitas : Mon avis

Quatrième de couverture :

Rose Napolitano se dispute avec son mari, Luke, à propos de vitamines prénatales. Elle lui avait promis qu’elle en prendrait mais ne l’a pas fait. De son côté, lui assurait, avant leur mariage, qu’il ne voudrait jamais d’enfant, mais il a changé d’avis. La suite de leur relation dépend maintenant de cette seule question : Rose se résoudra-t-elle à devenir mère ? La dispute prend fin et, avec elle, le mariage de Rose et Luke.
Mais le récit se poursuit – Rose est à nouveau en pleine dispute avec son mari. Seulement, cette fois, les choses prennent une tournure légèrement différente, et le destin de Rose aussi. Alors que la jeune femme hésite à abandonner la seule certitude qu’elle ait sur elle-même, elle se demande si elle pourrait imaginer son futur autrement. Neuf fois, Rose réinvente ainsi sa vie.

Parfois, ça fait flop !

En m’offrant Les neuf vies de Rose Napolitano de Donna Freitas, Lolita (aka @lollilolette) était très enthousiaste : « [le livre] devrait te plaire pour son sujet qui te parlera sans doute et sa construction ultra divertissante ! « . Paru chez NiL en janvier 2022, le premier roman pour adultes de l’autrice américaine a été un coup de cœur pour ma copine blogueuse.

Au moment de se passer la bague au doigt, ils semblaient pourtant d’accord. Luke et Rose avaient plein de projets communs mais avoir un enfant n’en faisait pas partie. Le mariage a-t-il changé quelque chose dans l’esprit du jeune homme ? Étrangement, le sujet est apparu et Rose n’a eu d’autre choix que d’y réfléchir… Quelques semaines plus tard, elle accepte de prendre des vitamines prénatales et de se lancer dans l’aventure.

Un matin, une dispute éclate entre les deux conjoints. Malgré ses promesses, Rose a oublié la prise des pilules magiques. Le débat autour de leur potentielle parentalité surgit de nouveau. Luke va-t-il céder ? Le couple va-t-il résister ? Rose préfèrera-t-elle divorcer ? Toutes les hypothèses sont lancées…

« Chaque fois que j’affirme ne pas vouloir d’enfants, que je dis que Luke et moi avons décidé de ne pas en avoir, les gens me regardent de travers. Puis ils lâchent une remarque pleine de condescendance qui laisse entendre que je ne me réaliserai que dans la maternité. Comme si les femmes n’étaient que des mères en sursis. Comme si, pour devenir femme, on devait forcément devenir mère, comme si la maternité était une disposition génétique latente qui, présente depuis le début, se manifeste inévitablement à un certain âge. »

Ça démarrait pourtant bien ! Une fiction qui traite du non-désir d’enfant, c’est courageux et encore trop rare de nos jours en littérature. Oser, défier les injonctions, réfléchir en profondeur à la question de la maternité… J’ai cru lire tout cela dans le roman de Donna Freitas. En réalité, il n’en est rien. Alors que ses deux héros ne sont plus en accord sur le fait d’enfanter, l’écrivaine explore les diverses options qui s’offrent à eux : le sacrifice de l’un ou de l’autre pour sauver le couple, divorcer, s’épanouir en dehors du domicile en trompant sa moitié…

Problème ? L’autrice analyse neuf situations différentes (comme vous l’aurez compris dans le titre) en partant de la même amorce – le dialogue entre Luke et Rose au sujet de l’oubli des vitamines. La fameuse « structure narrative » dont parlait Lolita. Si le postulat de départ est intéressant, j’ai trouvé ce choix lourd, presque indigeste et, finalement, mal exploité.

Le texte est jonché de clichés et la réflexion initiale (peut-on opter pour une vie sans enfant lorsqu’on est en couple ?) peu développée. Je pensais découvrir un livre plus approfondi, moins « déjà vu« . Je n’y ai vu que déception. Dommage…

A lire aussi : Mona Chollet aborde le thème de la maternité et, surtout, du non-désir d’enfant dans son essai Sorcières (éditions La découverte, 2018). L’ouvrage est devenu une vraie référence dans le milieu féministe. Ma chronique est à redécouvrir par ici.

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Avez-vous lu ce roman ? Qu’en avez-vous pensé ?

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