Les chats ne rient pas, Kosuke Mukai : Mon avis

Mukai Kosuke - Éditions : Philippe Picquier
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Quatrième de couverture :

Il y a d’abord un chat de gouttière au pelage d’un roux doré, qui aime dormir pelotonné en U devant le poêle. Il est vieux et ses jours sont comptés. Pour réconforter ce chat en fin de vie, se forme un étrange ménage à trois composé d’une jeune et prometteuse réalisatrice de cinéma, de son mari journaliste et de son ex-compagnon, scénariste désenchanté et trop porté sur la boisson. Une intimité imprévue se crée entre eux à la faveur de leur amour commun pour ce chat. Car sa présence crée une mystérieuse alchimie avec ces sentiments mêlés qui agitent le cœur des hommes et leur sont parfois si impénétrables. Peut-être leur donne-t-il l’occasion de comprendre enfin, et de faire face bravement : il faut accepter d’aimer. Nous qui avons du mal à nous aimer nous-mêmes, nous devons au moins essayer d’aimer quelqu’un d’autre sans avoir peur.

 

Du pouvoir d’une illustration.

Le coup de cœur a d’abord été visuel. Il a suffi d’une story sur les réseaux sociaux pour que je craque sur le chat joueur de la couverture du roman de Kosuke Mukai. Le lendemain, en librairie, j’emmenais fièrement mon exemplaire à la caisse, sans avoir la moindre idée du pitch du livre ! Les chats ne rient pas, premier roman de l’auteur, est paru aux éditions Philippe Picquier en 2020.

Atteint d’une insuffisance rénale, le chat de Renko vit ses derniers instants. La jeune femme prodigue les soins nécessaires à son maintien en vie, chronophages et répétitifs. Une idée lui vient en tête : demander à son ex-compagnon – avec qui elle avait initialement adopté l’animal – de veiller sur le petit chat roux durant ses absences. Le couple ne s’est jamais revu depuis la séparation. Renko partage désormais sa vie avec quelqu’un d’autre…

Si saugrenue que soit la demande de son ex-épouse, Hayakawa accepte en souvenir du bon vieux temps et par empathie pour ce pauvre matou qui n’a rien demandé ! Narrateur de cette future cohabitation originale, le garçon scénariste (comme Kosuke Mukai dans la vraie vie) passe plus de temps accoudé au bar du quartier, qu’à écrire. L’appel de Renko lui donne une mission, un rôle, une responsabilité.

 

 

« L’amour se délitait, de la même façon que plus on tire sur le fil, plus le tissu se détricote aisément ; incapable de sectionner le fil, je ne pouvais qu’attendre passivement. Quel avenir Renko envisageait-elle ? Se marier résoudrait-il le problème ? Et si cela ne changeait rien ? Faire le premier pas m’effrayait. Le jour où, après son opération, à la caféteria de l’hôpital, nous avions parlé d’avoir un enfant, elle avait dit qu’il n’y avait pas la place entre nous. C’était parce qu’elle avait deviné ma lâcheté, j’avais tourné l’idée en dérision et cela l’avait réduite à murmurer cette réponse. »

 

La situation semble burlesque mais l’écrivain déploie un texte poétique sur l’instant présent, les souvenirs du passé et la résilience. Derrière ce triangle amoureux se cachent trois personnalités unies pour le bien de l’animal malade. Le héros, Hayakawa, prêt à laisser pour un temps son alcoolisme de côté. Renko, perdue mais pleine de bons sentiments. Son amoureux, jaloux mais discret et conciliant.

Loin d’être larmoyant, Les chats ne rient pas est une ode au temps et à l’amour. Aux côtés du chat tous les jours, Hayakawa se remémore les instants partagés avec Renko, leurs désaccords passés et la rupture. Petit à petit, il comprend.

Ce roman a évidemment fait écho à mon histoire personnelle. Je n’en ai été que plus touchée. Et la traduction de Myriam Dartois-Ako a contribué – comme à son habitude – à mon émotion et au plaisir de lecture. Le fond, me suis-je dit en refermant l’ouvrage, était aussi beau et doux que la forme.

Une seule question subsiste maintenant : pourquoi un félin noir et blanc en couverture, alors que le récit évoque un joli chat roux ?

 

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Aimez-vous la littérature japonaise ?

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Commentaires (3)
Sabrina2023-03-24 10:32:11Répondre

Tu en as trop bien parlé hier soir pendant ton live et ta chronique me confirme d'ajouter ce livre dans la liste de mes envies !

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mademoisellelit2023-03-27 09:36:26Répondre

Ça me fait très plaisir ! Une belle découverte à venir.

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Ceci2023-03-23 17:32:54Répondre

Ma louloute a ete diagnostiquée renal… du coup je sais pas si ça va pas me faire angoissr de lire ce roman qui me tente qd mm beaucoup !!

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mademoisellelit2023-03-24 09:18:04Répondre

J'ai vécu la même chose avec mon petit chat comme tu le sais peut-être. Je me suis beaucoup identifiée au début mais l'histoire prend un autre tournant ensuite. Ça reste lumineux je trouve et l'auteur ne se focalise pas sur la santé de l'animal.

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Carole2023-03-17 10:22:19Répondre

J'aime beaucoup la littérature japonaise, que j'ai découverte grâce à toi. Et forcément ce livre m'attire ! Il y a tout ce que j'aime dedans (et la couverture c'est un plus non négligeable !). Et hop, dans ma whishlist !

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mademoisellelit2023-03-21 09:25:19Répondre

J'ai hâte d'en discuter avec toi lorsque tu l'auras lu ! :)

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