Les Bienheureux, Julien Dufresne-Lamy : Mon avis
Quatrième de couverture :
Des mots bleus. Ceux qui rendent les gens heureux. À deux ans, Thomas parle à peine mais reproduit vingt-cinq sons d’animaux. Enzo a du mal à s’exprimer mais a appris seul à parler anglais. Axelle adore le monde qui l’entoure mais sort rarement sans ses protections anti-bruit. Quant à Marius, il ne sait pas cuisiner mais connaît par coeur des centaines de recettes. Il y a aussi Marie, Arthur, Maléna, Romain et Svetlana. Des êtres uniques. Des êtres elfiques dont la vie est un roman. Un roman inventif et magique qui raconte leur enfance autant que leur différence, le syndrome de Williams-Beuren.
Avec tendresse, Julien Dufresne-Lamy leur dédie un récit littéraire, poignant et lumineux, qui nous éveille aux joies oubliées, celles de l’innocence qui ne connaît pas le mal, de l’amour absolu, de la vie qu’on vit avec les yeux. Et fait de nous tous des Bienheureux.
Et la lumière fut.
Les romans de Julien Dufresne-Lamy promettent toujours des instants émouvants. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Comme les précédents, je l’ai lu vite, absorbée, éblouie et touchée. Il ne peut en être différemment avec la plume de l’écrivain… Les Bienheureux est paru le 25 août dernier aux éditions Plon.
Pourquoi Julien Dufresne-Lamy s’est-il intéressé au syndrome de Williams-Beuren ? Comment a-t-il eu l’idée d’écrire sur ces familles ? On ne connaît pas le point de départ. Finalement, cela importe peu. Le livre raconte ces rencontres, ces entretiens et ces enfants, différents.
Leur point commun : une maladie orpheline, diagnostiquée à la naissance ou à deux, trois, six ans… Un chromosome défaillant, entraînant vomissements, malformation cardiaque, hypersensibilité acoustique, problème de sommeil ou retard mental. Mais l’anomalie génétique provoque aussi régulièrement chez les patients l’oreille absolue, une aptitude particulière à aimer son prochain et une sociabilité à part.
« Il y a dans chaque maladie rare le chuchotement d’un roman, le frémissement d’une histoire. Dans celle-ci, ils ont tous les yeux bleus. »
Si l’écrivain ne peut éviter d’évoquer les drames, les galères ou les découragements, son texte se place du côté de la vie. Les épreuves existent ou ont existé pour ces familles. Mais la lumière est plus intense, les sourires éclatent face à l’adversité.
Narrateur, Julien Dusfresne-Lamy endosse le rôle de messager, chapitre après chapitre. L’auteur a opté pour le roman, mais il témoigne des récits de vie. Marius, Thomas, Axelle, Maléna, etc. Tous ont croisé la route du journaliste avant l’écriture des Bienheureux.
Les larmes ne sont jamais loin, et l’envie de connaître ces enfants merveilleux ne m’a pas quittée durant la lecture. J’ai aimé ces fratries, solidaires, compliquées, aimantes. J’ai été admirative du courage de certains, comme Carine, qui doit affronter un cancer, en plus de l’éducation de sa fille atteinte du syndrome. J’ai envié la force et la passion dévorante de ces jeunes curieux de tout.
Les Bienheureux apporte un souffle d’humanité à cette rentrée littéraire. Un livre essentiel, à découvrir et à transmettre.
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Connaissez-vous la plume de
Julien Dufresne-Lamy ?
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