Le vent nous portera, Jojo Moyes : Mon avis
Quatrième de couverture :
Alice a soif d’aventures et se sent à l’étroit dans la bonne société anglaise. Aussi s’empresse-t-elle d’épouser le bel Américain qui succombe à son charme, saisissant l’occasion d’un nouveau départ. Mais le rêve américain est mis à rude épreuve dans la petite ville du Kentucky où elle atterit, et les désillusion de la vie conjugale ne se font pas attendre. Lorsqu’un projet de bibliothèque itinérante voit le jour, Alice se porte volontaire : c’est l’occasion rêvée d’échapper à son quotidien étouffant. Elle se lie alors d’amitié avec quatre bibliothécaires, parmi lesquelles la fascinante Margery, qui n’a peur de rien ni de personne. Ensemble, elles sillonnent à cheval les montagnes du Kentucky pour apporter des livres dans les zones les plus reculées, bravant tous les dangers. Mais s’il y a bien une chose dont ces porteuses d’histoires ne manquent pas, c’est de courage.
Un roman profondément émouvant sur l’épopée de la culture et l’émancipation féminine.
Sororité au service de la culture.
Voilà des années que je n’avais pas fait place à un roman de Jojo Moyes dans mes lectures. Pourtant très sensible à ses histoires, il m’a fallu attendre cette nouvelle édition chez Hauteville et leur proposition de collaborer ensemble. Le destin offre parfois de jolis cadeaux. Le vent nous porteraest paru en poche le 5 octobre dernier.
Alice quitte son Angleterre natale au bras de son jeune mari, Bennett, originaire du Kentucky. Amoureuse et pleine d’espoir face à cette nouvelle vie aux États-Unis, la jeune femme déchante rapidement en emménageant chez son beau-père. Lorsque la ville recherche des femmes pour un projet de bibliothèque itinérante, Alice propose ses services pour retrouver un semblant de liberté…
« Mr Van Cleve régnait sur les lieux en permanence, faisant la loi : il décidait de ce qu’ils faisaient, de ce qu’ils mangeaient, de leurs tâches quotidiennes. Il ne supportait pas d’être à l’écart de ce qui se déroulait, quoi que ce fût. […] S’il avait pris un ou deux verres de bourbon, les remarques désobligeantes fusaient, et Annie s’empressait de se tapir dans la cuisine avant qu’il ne puisse s’énerver et critiquer le dîner. Il était juste en deuil, murmurait Bennett. On ne pouvait pas en vouloir à un homme de refuser d’être seul avec ses pensées. »
Initiées par l’épouse du président Roosevelt dans les années 30 pour alphabétiser la population et rendre les livres accessibles à tous, les bibliothécaires itinérantes ont inspiré l’autrice pour l’écriture de ce roman. Comme Alice, Margery, Beth et Izzy vont accepter cette mission rémunérée, choquant la plupart des habitants. Depuis quand une femme peut-elle monter à cheval pour se perdre en montagne chargée de livres ? Comment osent-elles prétendre à un travail et délaisser leurs obligations domestiques ?
A travers leur sororité, Jojo Moyes déploie quatre héroïnes fortes, combatives et courageuses. L’entraide est la seule option pour vaincre les tempêtes, et ces femmes l’ont bien compris. Féministes avant l’heure, elles défendent leurs droits au prix de sacrifices parfois vitaux.
Quel bonheur de se laisser embarquer par le talent de conteuse de l’écrivaine ! Si le chemin emprunté par Alice se devine rapidement, le scénario révèle quelques surprises inattendues. Aux protagonistes attachantes s’ajoutent la qualité de sa plume et une traduction maîtrisée.
Outre le pan historique et culturel vraiment intéressant, les aventures d’Alice et ses collègues sont très prenantes. Le vent nous portera compte près de 500 pages, mais il n’en fallait pas moins pour déployer un tel récit. Une lecture à déguster sans plus tarder !
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Avez-vous déjà lu Jojo Moyes ?
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