Le Printemps des poètes – édition 2021
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Du 13 au 29 mars derniers a eu lieu la 23ème édition du Printemps des poètes en France. L’occasion de célébrer la poésie, parfois oubliée des plus jeunes.
Pour la première fois, je vous ai mis au défi cette année de partager vos lectures avec le #jelisdelapoesie avecmademoisellelit sur les réseaux sociaux.
Coup de projecteur sur vos coups de cœur !
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lait et miel de Rupi Kaur
Si certains en ont profité pour réviser leurs classiques durant cette quinzaine (Amandine a par exemple relu tout Rimbaud et Baudelaire !), d’autres ont préféré se tourner vers les auteurs contemporains.
Et la grande gagnante de vos sélections, c’est évidemment Rupi Kaur, la poétesse canadienne de 29 ans, et son succès mondial lait et miel. Vous avez été nombreux à aimer sa prose, et les illustrations épurées de son ouvrage. La jeune femme aborde dans ses poèmes des sujets graves : le viol, la féminité, l’amour, la rupture, etc.
« voici le voyage d’une
survie grâce à la poésie
voici mes larmes, ma sueur et mon sang
de vingt et un ans
voici mon coeur
dans tes mains
voici la blessure
l’amour
la rupture
la guérison »
L’auteure a depuis publié deux autres recueils, le soleil et ses fleurs et home body.
Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire
Personnellement, j’avais deux ouvrages qui attendaient dans ma pile à lire. Deux poètes dont je n’avais pas encore découvert les vers.
J’ai commencé le Printemps des poètes avec Les Fleurs du mal de Baudelaire. Moi qui avais prévu de lire quelques extraits chaque soir avant de m’endormir, j’ai vite regretté mon choix à la lecture des textes. Charles Baudelaire évoque la mort, les ténèbres ou encore l’enfer. Beaucoup de ses écrits sont noirs et lugubres. Le coucher n’est peut-être pas le moment idéal pour les découvrir 😉
Ci-dessous, Le Chat, dans un tout autre registre :
XXXIV. – Le Chat
« Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,
Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum,
Nagent autour de son corps brun. »
Clair de terre d’André Breton
Pour la deuxième semaine de l’évènement, j’ai changé de style avec la plume d’André Breton et son recueil Clair de terre. L’écrivain, pilier du mouvement surréaliste, déborde d’imagination dans ses poèmes. A tel point qu’il est parfois compliqué d’en saisir le sens.
« On me dit que là-bas les plages sont noires
De la lave allée à la mer
Et se déroulent au pied d’un immense pic fumant de neige
Sous un second soleil de serins sauvages
Quel est donc ce pays lointain
Qui semble tirer toute sa lumière de ta vie
Il tremble bien réel à la pointe de tes cils
Doux à ta carnation comme un linge immatériel
Frais sorti de la malle entrouverte des âges
Derrière toi
Lançant ses derniers feux sombres entre tes jambes
Le sol du paradis perdu
Glace de ténèbres miroir d’amour
Et plus bas vers tes bras qui s’ouvrent
A la preuve par le printemps
D’APRÈS
De l’inexistence du mal
Tout le pommier en fleur de la mer »
Ces quinze jours m’auront permis de m’ouvrir à ce style littéraire que je délaisse souvent. Pour la prochaine édition, je sais déjà que je suivrai vos conseils en lisant Rupi Kaur… Si ce n’est pas fait d’ici là 😉