Le printemps d’avril – Julie de Besombes
Note : 7/10
Quatrième de couverture :
Cinq femmes. Elles ne se connaissent pas.
Une maison à la campagne, loin de tout, nulle part.
Un univers enveloppant, régressif parfois, et les voici face au miroir.
Qui sont-elles? Pourquoi sont-elles ici ?
Simple parenthèse de repos ou véritable quête, à la (re)découverte d’elles-mêmes ?
Avec elles, on rit, on pleure, on s’engueule, on médite, on savoure le plaisir d’un bon repas, on s’interroge, on maudit la vie qui nous accable, on aime la vie et ses surprises, on regarde le ciel dérouler ses couleurs, on écoute la pluie, on se réchauffe au soleil, on se regarde les un(e)s les autres, on se découvre, on se rejette, on désire, on quitte, on aime.
À la recherche du temps qui reste… à vivre.
« Quelqu’un a anticipé son lever pourtant si matinal. Cinq bols ont été disposés sur la grande table de ferme qui emplit presque entièrement la pièce. Quelques fleurs sauvages disposées dans un vase ébréché rappellent à la visiteuse qu’ici c’est la campagne. Mais elle sait, elle a senti l’odeur cette nuit, en arrivant, une odeur d’humidité fraîche à laquelle elle n’est plus habituée. »
Mon avis :
Nulle demande de maisons d’édition aujourd’hui. Il est question d’un roman auto-édité avec Le printemps d’avril de Julie de Besombes. Je la remercie pour cette collaboration.
Un titre poétique, une couverture en aquarelle. On devine trouver dans cette lecture de la douceur, de la tendresse, et peut-être un peu de sororité. Le roman s’ouvre sur Céleste, écrivaine en manque d’inspiration, et au burn-out proche, qui vient d’arriver dans une « maison de repos ». Elle est accueillie par Barbara, la maîtresse de maison, et trois autres femmes pensionnaires, fatiguées par la vie…
Des adolescents en pleine crise, un couple qui bat de l’aile, une charge de travail trop importante, les motifs qui mènent à la dépression ou à la déprime peuvent être nombreux. Dans son ouvrage, Julie de Besombes brossent sommairement quatre portraits de femmes différentes, usées, parfois non loin du suicide. Elles se retrouvent dans cette maison, à la campagne, aux côtés de Barbara, pour réapprendre à vivre.
A travers les plaisirs simples de la vie, l’écrivaine décrit les envies qui renaissent, la joie de vivre qui réapparaît, l’écoute et l’entraide entre chacune de ces personnalités. Le retour du soleil. Cinq protagonistes que tout oppose, et en qui il est aisé de se retrouver et de s’identifier. Qui n’a pas vécu à un moment dans sa vie une période un peu plus noire, un peu plus compliquée ? Nous rencontrons tous des épreuves, que nous affrontons chacun avec les armes dont nous disposons.
Derrière les traits de son personnage Barbara, l’auteure nous dévoile ce que nous devinons être ses valeurs pour vivre bien, en paix avec soi-même, et s’épanouir au quotidien. Le printemps d’avril n’est pas un mantra sur le développement personnel. Mais le récit s’y approche.
A regret, le passé douloureux des cinq femmes n’est pratiquement pas évoqué. Le texte en aurait pris de la force à coup sûr. De même, le cheminement effectué par Céleste et ses comparses, pour remonter à la surface, est lui aussi rapidement balayé. Le roman manque de profondeur à mon sens, mais comme je me l’étais imaginée avec sa couverture, j’ai passé un doux et tendre moment.