Le pays des autres, Leïla Slimani : Mon avis
Quatrième de couverture :
En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s’éprend d’Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l’armée française. Après la Libération, le couple s’installe au Maroc à Meknès, ville de garnison et de colons. Tandis qu’Amine tente de mettre en valeur un domaine constitué de terres rocailleuses et ingrates, Mathilde se sent vite étouffée par le climat rigoriste du Maroc. Seule et isolée à la ferme avec ses deux enfants, elle souffre de la méfiance qu’elle inspire en tant qu’étrangère et du manque d’argent. Le travail acharné du couple portera-t-il ses fruits ? Les dix années que couvre le roman sont aussi celles d’une montée inéluctable des tensions et des violences qui aboutiront en 1956 à l’indépendance de l’ancien protectorat. Tous les personnages de ce roman vivent dans « le pays des autres » : les colons comme les indigènes, les soldats comme les paysans ou les exilés. Les femmes, surtout, vivent dans le pays des hommes et doivent sans cesse lutter pour leur émancipation.
Timide début
Premier opus d’une saga en trois volumes – le dernier volet reste à paraître -, Le pays des autres a été publié en 2020 aux éditions Gallimard. Leïla Slimani a confié s’être inspirée de l’histoire de ses grands-parents pour développer cette fiction. Récit ou roman, les racines familiales de l’autrice sont omniprésentes dans ses écrits…
Mathilde a rencontré Amine dans son Alsace natale, où il fut militaire pour l’armée française durant la guerre. Très amoureuse, rêvant de soleil et de liberté, la jeune épouse suit son mari pour une nouvelle vie au Maroc. A son arrivée, la réalité est moins belle et glamour que la Française ne l’espérait. L’argent manque et le couple habite une ferme retirée du bruit et de la ferveur de la ville. Mathilde peine à exister face aux regards des autres femmes et un mari traditionaliste…
« Aïcha connaissait ces femmes aux visages bleus,. Elle en avait vu souvent, des mères aux yeux mi-clos, à la joue violette, des mères aux lèvres fendues. A l’époque, elle croyait même que c’était pour cela qu’on avait inventé le maquillage. Pour masquer les coups des hommes. »
Dans une fresque familiales de dix ans, Leïla Slimani déploie un roman de quatre cents pages sur le Maroc d’après-guerre. A travers cette héroïne qui cherche à s’affirmer, l’écrivaine raconte la désillusion, le choc des cultures, le déracinement ou encore le rapport à la terre.
Si je considère Leïla Slimani comme l’une des autrices contemporaines les plus inspirantes de notre époque, j’ai trouvé ce début tiède et peu accrocheur. Le talent d’écriture de l’autrice est là mais le texte souffre de quelques longueurs. Perdue à plusieurs reprises dans la chronologie, j’ai peiné à suivre l’intrigue et à m’attacher à Mathilde et ses comparses.
Malgré ce bilan mitigé, ma curiosité de lectrice m’amènera à coup sûr à lire le reste de la trilogie, dans l’espoir d’être réellement emportée la prochaine fois. Je reviendrai vous en parler…
A lire aussi : sans savoir comment l’expliquer, Le pays des autres m’a rappelé le best-seller d’Alice Zeniter, L’art de perdre. Je l’ai lu et chroniqué l’an dernier juste ici.
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Avez-vous déjà lu cette écrivaine ?
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