Le gosse, Véronique Olmi : Mon avis
Quatrième de couverture :
Joseph a sept ans. Il est né après la Première Guerre mondiale dans les quartiers pauvres de la Bastille, à Paris. Grandir entouré de l’amour de sa mère et de sa grand-mère, apprendre et découvrir sont les moteurs de toute sa vie. Mais son monde bascule le jour où sa mère disparaît et où il devient pupille de l’État, un État qui a mis en place tout un système de « protection» des enfants pauvres, dont les bonnes intentions n’ont d’égal que la cruauté.
De la prison pour enfants à la colonie pénitentiaire, la force de Joseph, les coups de dés du hasard, et la découverte de la musique lui permettront de traverser le pire. Dans une France portée par l’espoir du Front Populaire, peut-être retrouvera-t-il sa vie et sa joie.
Du regret à l’espoir du roman prochain…
Tout lecteur a son panthéon d’auteurs et d’ouvrages personnels. Bakhita de Véronique Olmi est entré dans le mien en 2017, marquant ma vie de lectrice à jamais. Depuis, est-ce la quête d’une même puissance qui me condamne à des regrets ? Est-ce l’attente d’une grande histoire de femme qui m’a laissée de marbre face au destin du Gosse paru en janvier dernier ?
Élevé par sa mère et sa grand-mère, Joseph a sept ans en 1926, lorsqu’il se retrouve brutalement orphelin. La première est morte en avortant, la seconde est envoyée de force dans un hospice car elle perd la mémoire. De là, Joseph sera amené à l’assistance publique, et déménagera d’un camp de redressement à une colonie pénitentiaire. Loin de ses marques, de ses attaches, il grandira dans l’absence et le labeur des tâches agricoles. La musique, bientôt, le sauvera, entre l’harmonie municipale et les clubs de jazz parisiens…
Derrière l’histoire de ce petit garçon, Véronique Olmi met en lumière un pan méconnu et honteux de l’après-guerre en France. Celui des pupilles de l’État, de la prison pour enfants et d’un scandale révélé au grand public bien plus tard.
« Sa mère et sa grand-mère le surnomment « le roseau » car il siffle souvent, comme le vent quand il traverse les herbes, et quand il est tout seul il se regarde dans le miroir, les mains dans les poches il sifflote les yeux à demi fermés et l’air menaçant, comme les bandits sur les affiches de cinéma ou à la une des journaux, il teste son autorité, il est le petit homme de la maison, il l’a entendu dire une fois. »
Il était un titi parisien curieux, à l’écoute de son maître d’école, amoureux des mots et fier de sa mère. Dorénavant, sous les ordres de l’État, Joseph a peur d’oublier sa langue, enfermé dans le cachot silencieux rue de la Roquette. Il cherche le contact, la parole, l’amitié, lui qui a tout perdu.
Ça ressemble à un rendez-vous manqué. L’espoir déçu d’une belle rencontre. Ou le sentiment d’être passée à côté. Après Bakhita et Les évasions particulières, j’espérais découvrir une nouvelle héroïne, lire un combat féministe, retrouver les valeurs chères à l’autrice. Déstabilisée par son approche, j’ai manqué d’affection pour son héros et suis restée en dehors du récit. Joseph déambule d’une porte à l’autre. Je n’ai pas réussi à le suivre.
Tout le monde criant au chef d’œuvre, c’est la tête basse et les joues rouges que j’avoue ma déception face à ce dernier roman. Où en trouver la cause ? Dans l’écriture ? Le thème choisi ? Étais-je moi-même toute à ma lecture au moment d’ouvrir Le gosse ? Il n’est parfois pas aisé d’expliquer un échec, tant cela tient du personnel et de la subjectivité.
Le mieux est peut-être de vous faire votre propre avis…
Avez-vous déjà lu Véronique Olmi ?