L’Autre Part, Morgane Az : Mon avis
Quatrième de couverture :
« Il me faut tout savoir, les odeurs, les bruits, et surtout la lumière de Tanger, qui se fraye à l’aube un chemin entre les interstices étroits des persiennes, peu importe la place du soleil. »
Par ces mots débutent les premiers jours de Manelle au Maroc, au début des années 1950. Par ces mots, toujours, Lina découvre les vingt ans de cette grand-mère qui vient de les quitter, emportant l’ailleurs qu’elle gardait secret. Elle décide de prendre un aller sans retour pour retracer sa trajectoire dans ce pays encore étranger. Derrière le noir et blanc des cartes postales de l’époque, celles dont Manelle disait qu’elles permettaient de tout inventer, la ville d’hier ouvre ses portes au son des voix de Radio Le Caire, des contes de rues et des cafés au-dessus de la mer. Sous statut international, elle abrite l’esprit de la Beat Generation qu’on lui connaît encore aujourd’hui, mais aussi le théâtre d’une résistance de l’ombre contre le protectorat et la naissance des premières associations de femmes luttant pour leurs revendications. Dès ses premiers pas à Tanger, Lina se plonge à son tour dans la fougue et la liberté de celle qui l’a précédée, touchant du doigt sa propre histoire et les mémoires indicibles qui façonnent notre héritage. Et répond ainsi aux questions qui guident chacune de nos pertes : Qui devient-on quand on nous quitte ? Quelle place, au monde, nous donnent ceux qui partent ?
Roman miroir.
J’ai découvert Morgane en 2021, au micro du podcast littéraire Livre-toi. Le récit de son parcours et son amour des mots ont éveillé ma curiosité. Je me suis abonnée à son profil Instagram, et depuis, je lis chacun de ses posts avec émotion. Quand j’ai appris que le premier roman de Morgane allait paraître à la rentrée littéraire, je l’ai ajouté à ma wishlist. Ayant pris connaissance de mon article, Morgane m’a gentiment envoyé un exemplaire. L’Autre Part est paru le 24 août dernier aux éditions Plon.
Le décès de sa grand-mère provoque un déclic dans l’esprit de Lina. Au lendemain des funérailles, la jeune femme décolle pour le Maroc, où Manelle a vécu quelques mois au début des années 1950. A Tanger, Lina espère retrouver des personnes ayant côtoyé sa grand-mère à 20 ans et obtenir des réponses à ses questions. Si elle sait que Manelle a aimé cette période marocaine, elle ignore tout des raisons qui l’ont amenée à rentrer en France…
Sur les traces du passé, Lina réveille un lourd secret, dont personne n’a jamais osé s’approcher.
« Ce qui nous attache à un lieu, ce qu’il l’astreint à devenir le nôtre n’est pas le premier cri – mais ce que l’on rencontre de lui en nous, ce qui est la, enfoui, mais qu’on ne savait pas nommer, et que l’on trouve enfin. »
Amateurs et amatrices de double-temporalité en littérature, L’Autre Part est pour vous. En foulant les pas de sa grand-mère dans les rues de Tanger, Lina retrace son histoire. Morgane Az déploie ainsi deux héroïnes, si semblables malgré le temps qui les sépare. Lina et Manelle sont libres, artistes, passionnées.
Riche en description, l’action plantée par l’autrice se perd parfois dans des métaphores. La poésie de Morgane est magnifique mais son texte manque de concret pour une lectrice réaliste comme moi. L’intrigue s’est achevée sans grande surprise, avec une impression de « déjà lu ». J’ai terminé L’Autre Part en regrettant de n’avoir su détecter son potentiel, mais gardant espoir pour la suite de l’œuvre de la primo-romancière.
Heureusement, je sais que vous serez nombreux à être émus et conquis par la plume de Morgane Az. J’avais à cœur de lui faire une place sur le blog.
A lire aussi : ville lumière pour l’écrivain et peintre Tahar Ben Jelloun, Tanger tient également une place dans son récit La couleur des mots. Je vous en parlais par ici l’an dernier.
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Ce premier roman vous tente ?
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