L’année la plus chaude – Maxime Bultot
Quatrième de couverture :
Cet été-là, il n’a jamais fait aussi chaud. Alex s’apprête à fêter ses treize ans dans une relative indifférence, coincé entre une mère qui a enterré ses rêves et un père obnubilé par les simulations aériennes. Son seul horizon est la nationale qui longe son village. Heureusement, il y a Jérôme et Sophie, ses meilleurs amis, et les eaux turquoise des Caraïbes, l’ancienne carrière de la commune, un îlot de fraîcheur où ils passent leurs après-midi. Mais quand son père se retrouve au chômage, tout se met à dérailler. Sa mère a des envies d’évasion et Marko, la brute du quartier, décide de privatiser les Caraïbes. Alex ne va pas se laisser faire, il est déterminé à sauver cet été et cette famille.
« Il fait chaud cet été. Tellement chaud que les arbres ont décidé que c’en était fini. Il s’est installé partout une couche de feuilles mortes, en plein mois de juillet, comme si l’automne était arrivé en avance. Ça en a étonné plus d’un, ma mère en premier. La météo, c’est son sujet de prédilection. Une averse lui donne de quoi parler pendant deux heures. »
Mon avis :
Scénariste et réalisateur, à 32 ans, Maxime Bultot publie L’année la plus chaude, aux éditions La Grenade. Un premier roman dont je vous parle aussi à l’oral par ici.
Les eaux paradisiaques des Caraïbes, Alex et ses amis les connaissent bien dans leur petite commune de Belgique. C’est ainsi qu’ils ont surnommée l’ancienne carrière de la ville, terrain de jeu favori de leurs après-midis libres. Les trois adolescents y dégotent des objets, dans l’espoir de les exposer plus tard dans un musée. Dans l’ennui de cet été caniculaire, Alex s’apprête à y faire une découverte bouleversante…
Cet objet miraculeux risque de rompre la monotonie des vacances de l’adolescent de 13 ans. Et peut-être de voir se concrétiser tous ses plus grands rêves. Alex sait que les fins de mois sont difficiles pour ses parents. Son père a perdu son emploi à l’entrée de l’été, et sa mère aspire à une liberté retrouvée. Sans compter que ce cadeau du ciel pourrait aider à la construction du musée tant voulu par son ami Jérôme.
Derrière ce titre brûlant, Maxime Bultot livre un roman frais et amusant. Les confidences de son jeune narrateur rappellent celle du héros de La vie devant soi de Romain Gary ou de celui de La colline à l’arbre seul d’Abdelhafid Metalsi. Plus candide et rêveur, Alex en est particulièrement touchant. L’innocence de cette bande de copains les rend aussi très attachants.
Dans un texte sincère et bien construit, l’auteur dépeint la réalité d’un monde ouvrier. En toile de fond de son récit, il décrit le chômage, l’alcool et le tabac, la violence parfois et les difficultés financières. L’humour camoufle les blessures. La vie est dure mais heureusement, les illusions existent.
J’ai aimé ce premier roman, à la fois tendre et amer. Je me suis attachée au personnage d’Alex et me suis, je crois, identifiée à son âge. Maxime Bultot signe un ouvrage percutent, drôle et réussi. Pour lui, L’année la plus chaude est sans conteste celle-ci.