L’amour par temps de crise – Daniela Krien
Quatrième de couverture :
Elles s’appellent Paula, Judith, Brida, Malika et Jorinde. Elles veulent tout, ont obtenu beaucoup, mais continuent de s’interroger sur des questions cruciales. Les rapports de force entre les sexes, la place de l’enfant et du travail, l’héritage familial, la fragilité de l’amour. La liberté qu’elles assument et revendiquent cache une autre forme de contrainte : elle oblige à choisir.
D’une écriture élégante et précise, Daniela Krien explore les sentiments, les contradictions, les désirs de cinq femmes dont les parcours se croisent subtilement. Une justesse de ton, un regard aigu et une impressionnante finesse d’analyse font de ce roman, véritable phénomène en Allemagne, une radiographie captivante de la femme moderne dans une société en plein bouleversement.
Cinq portraits de femmes et un roman éblouissant…
Sélectionné dans le cadre du Prix du Roman Fnac pour lequel je suis ambassadrice cette année, L’amour par temps de crise est le second roman de Daniela Krien. Best-seller à sa sortie en Allemagne, le livre est paru aux éditions Albin Michel le 18 août dernier.
L’amour à deux, à trois ; l’amour achevé, passé, blessé ; l’amour familial, conjugal ou maternel ; l’amour perdu, l’amour revenu, l’amour tout court. Avec Paula, Judith, Brida, Malika et Jorinde, Daniela Krien s’intéresse à ce sentiment amoureux, passionnel ou fusionnel que chacun éprouve au moins une fois au court de sa vie. L’auteure se place du côté des femmes pour raconter son histoire. Ces destins d’héroïnes, tour à tour aimées, déçues, libres ou incomprises…
Tels de jolies poupées russes, les récits de ces protagonistes vont s’imbriquer les uns dans les autres. Dans un premier temps, nous suivons Paula, femme mariée, épanouie, qui voit sa vie bousculée après le décès de son bébé de huit mois. Puis, un nouveau chapitre s’ouvre sur Judith, l’amie de Paula. Cette ancienne pianiste de quarante ans, fan de musique classique, est célibataire et passe son temps libre sur les sites de rencontre. Nous découvrons ensuite Brida, et Malika, toutes deux amoureuses du même homme à un moment de leur vie. Et le roman se referme sous les traits de Jorinde, la sœur de Malika, actrice divorcée qui se bat pour conserver la garde de ses trois enfants.
« Le jour où Paula constate qu’elle est heureuse est un dimanche de mars. Il pleut. La pluie a commencé pendant la nuit et n’a plus cessé depuis. Quand Paula se réveille vers huit heures et demie, l’eau crépite sur le velux de la chambre. Elle se tourne sur le côté et remonte le drap sous son menton. Elle ne s’est pas réveillée une seule fois cette nuit. Elle ne se souvient pas non plus d’avoir rêvé. […] Il y a seulement un an, la longue journée en perspective l’aurait paniquée. Elle se serait lancée dans du ménage ou une lessive, serait allée faire du jogging ou au cinéma, aurait téléphoné à Judith et l’aurait accompagnée voir son cheval. Peu importe ce qu’elle aurait fait, l’essentiel était de faire quelque chose. Car sinon ses démons seraient venus la persécuter. »
Dans une écriture ciselée et travaillée, Daniela Krien dresse le portrait de cinq femmes aux caractères, trajectoires et comportements différents. Leur point commun ? Souvent mère de famille, elles ont toutes à un instant de leur vie, aimé sans retenu un homme – aux dépens parfois de leur propre bonheur personnel. Si leurs chemins de vie divergent, l’auteure dissèque avec brio la psychologie de ces êtres et de leurs émois.
A travers ces visages attachants et une construction narrative originale, l’écrivaine livre un texte captivant, d’une pertinence incroyable. J’ai été envoûtée par les aventures de ces personnages, et je me suis mise à rêver à une suite, en refermant mon livre. Un roman de la rentrée littéraire à lire sans plus tarder.