La vie que tu t’étais imaginée – Nelly Alard
Quatrième de couverture :
« Quand on ne connaît pas sa mère, on ne comprend pas ce qu’on fait sur cette terre« , m’avait dit Caroline. J’avais voulu en savoir plus sur Elissa Landi, j’étais servie. Sa vie tout entière était là, sous forme de coupures de presse, photographies, contrats avec ses agents et ses producteurs, programmes, agendas et lettres. Des milliers de lettres. Mais ce n’était pas tout. Dans ces cartons il y avait aussi la vie de la mère d’Elissa, Karoline Zanardi Landi, la soi-disant « fille secrète » de l’impératrice Sissi, que la plupart des historiens qualifiaient de mythomane. Qui étaient vraiment Karoline Zanardi et sa fille Elissa, étoile filante d’Hollywood ? Dans le chaos invraisemblable qu’étaient les vies de ces deux femmes, je me sentais tenue, par la confiance que m’avait témoignée Caroline, de démêler une histoire. Et puisque la fiction à laquelle elle avait cru depuis son enfance s’effondrait de toutes parts par ma faute, la seule manière de réparer les dégâts était de me mettre au travail.
« Dans les biographies d’Élisabeth d’Autriche, l’histoire de l’enfant de Sassetot, lorsqu’elle est évoquée, fait tout au plus l’objet d’une petite note en bas de page. On y mentionne du bout de la plume qu’en 1914, une « certaine » Karoline Zanardi Landi a publié à Londres un livre intitulé The Secret of an Empress dans lequel elle « prétend » être la fille cachée de l’impératrice, avoir été mise au monde clandestinement en Normandie lors d’un séjour de chasse, et avoir été élevée par sa mère en secret à l’écart de la Cour. […] Sur un sujet d’une telle importance, je ne suis pas fille à me contenter de petites notes en bas de page. »
Mon avis :
Après deux ouvrages titres en 2010 et 2013, Nelly Alard publie son troisième roman aux éditions Gallimard, La vie que tu t’étais imaginée. Désireuse de partager un moment de lecture avec Lilly, nous avons décidé de le lire ensemble et d’échanger nos points de vue.
De l’impératrice Sissi, la mémoire collective garde surtout l’image de Romy Schneider, dans les films pompeux et romanesques des années 50. Peu d’entre nous ont retenu son histoire et son règne en Autriche. Et nous sommes encore moins nombreux à avoir entendu parler de sa supposée fille cachée, Karoline Zanardi Landi. Nelly Alard, passionnée depuis toujours par la légende (selon laquelle Sissi aurait eu une fille secrète), a mené une enquête de fond pour nous livrer ce roman de plus de quatre cents pages.
Dès les premiers instants de ma lecture, j’ai pris conscience que j’avais été victime d’un coup marketing. L’éditeur me vendait un ouvrage sur des secrets de famille à la cour d’Autriche au XIXe siècle. J’y trouvais à la place un récit prétentieux et narcissique d’une actrice française* en mal de succès… Pour aboutir à la vie incroyable de Karoline Zanardi Landi, « fille secrète » de Sissi, Nelly Alard épilogue d’abord sur son parcours de comédienne « ratée », ses rencontres hollywoodiennes, et sa longue recherche pour l’écriture de son livre.
Attention, les confidences d’une auteure sont toujours intéressantes pour comprendre le cheminement parcouru avant la réalisation d’un tel projet. Mais les diverses communications lues en amont sur La vie que tu t’étais imaginée ne laissaient en aucun cas présager ce côté autobiographique.
Une fois ces quelques centaines de pages absorbées, Nelly Alard en vient à ce que j’attendais avec impatience : la vie de Karoline Zanardi, et surtout le destin de sa fille Elissa, étoile montante d’Hollywood dans les années 30. Cette partie, je dois le reconnaître, m’a particulièrement captivée. Grâce à la plume inventive de l’écrivaine, l’ambiance y est. Le cinéma américain s’ouvre à nous, avec son lot de magies et de désillusions.
Alors, publicité mensongère ? Je ne sais pas. Déception en revanche, oui ! La vie que tu t’étais imaginée n’était pas pour moi je crois. Il sera peut-être pour vous… Lilly vous en parle également. Votre retour est le bienvenu en commentaire ci-dessous si vous l’avez lu 😉
*Nelly Alard est comédienne, avant d’être écrivaine