La vie heureuse, David Foenkinos : Mon avis
Quatrième de couverture :
« Jamais aucune époque n’a autant été marquée par le désir de changer de vie. Nous voulons tous, à un moment de notre existence, être un autre. »
Un bon cru.
David Foenkinos fait partie de mes incontournables. Depuis quinze ans, peut-être vingt, je dévore chacun de ses romans. Je les ai tous, à un ou deux titres près, beaucoup aimés. Alors découvrir La vie heureuse* dans ma boîte aux lettres fin décembre était la promesse de finir l’année en beauté.
Eric Kherson n’aurait jamais cru abandonner son poste chez Décathlon après tant d’années, qui plus est, sur une simple entrevue. Comment a-t-il pu accepter l’offre de sa vieille camarade de classe, Amélie Mortiers, fraîchement élue au cabinet du secrétaire d’État au Commerce extérieur ? Les deux anciens élèves n’avaient aucune affinité particulière à l’époque du lycée. Ils ne se sont jamais revus. Alors, pourquoi lui ? Malgré les interrogations qui persistent, Eric se jette tête baissée dans cette nouvelle mission professionnelle, au sein du gouvernement Macron.
La vie est parfois pleine de surprises, bonnes comme mauvaises. Notre héros quadragénaire en est la preuve. En acceptant la proposition étonnante d’Amélie à rejoindre son équipe, Eric n’imagine pas le tournant qu’il prendra bientôt. C’est lors d’un voyage politique à Séoul début 2020 qu’une expérience unique va le transformer à jamais…
« Il avait quarante ans ; il était encore jeune pour être vieux mais l’avenir lui paraissait sans surprise. Pendant longtemps, il avait été animé par un désir de progresser au sein de Décathlon. Puis une forme de lassitude s’était emparée de lui. Comme un désintérêt général. L’envie de réussir s’était échappée. Lors de réunions importantes, Éric s’était mis à regarder par la fenêtre. »
Dans La vie heureuse, David Foenkinos raconte la destinée extraordinaire d’un personnage initialement plus que banal. Père divorcé d’un fils unique, Eric a une vie rangée et peu mouvementée. Employé modèle au sein de la célèbre entreprise d’équipements sportifs, puis collègue dévoué aux côtés d’Amélie Mortiers, Eric envoie tout valser après avoir été confronté à sa propre mort en Corée du Sud.
Si le sujet paraît grave et sérieux, l’auteur déploie un scénario original, teinté d’humour. L’ouvrage aborde la mort, certes, mais sans noirceur ni pathos. Construit comme un roman policier, j’ai trouvé le texte très accrocheur. Dans chaque ligne et à chaque nouveau paragraphe, un drame semble arriver.
L’intriguant duo m’a immédiatement embarquée et j’ai dévoré avec délice les deux cents pages. A travers les mots du romancier, on ressent le plaisir d’écrire et l’amusement à toujours inventer de nouvelles fictions. La vie heureuse est un bon cru. Je vous recommande d’y goûter, puis de le partager.
A lire aussi : le ton du roman m’a rappelé celui de Lionel Abbo dans son livre Pour que le jour de votre mort soit le plus beau de votre vie. Je vous parlais de cette lecture il y a quelques années déjà, juste ici.
*La vie heureuse est le vingtième opus de l’écrivain. Il paraît aujourd’hui aux éditions Gallimard et m’a été envoyé gracieusement par l’auteur.
_______________
Aimez-vous les romans de David Foenkinos ?
_______________