La vengeance du loup – Patrick Poivre d’Arvor
Note : 9/10
Quatrième de couverture :
Charles perd sa mère à douze ans. Elle était tout pour lui : sa confidente, son inspiratrice, son idole. Sur son lit de mort, elle lui révèle que son véritable père est un acteur connu. Le monde de l’adolescent s’écroule : il ne lui reste que son ambition. Etudiant, il confronte son géniteur : pourquoi les a-t-il abandonnés ? Et voici qu’une autre histoire surgit, qui plonge ses racines dans l’Algérie coloniale des années 1940 où le grand-père de Charles avait vécu une grande histoire d’amour interdite et clandestine qui, de maladresses en tragédies, a brisé une famille déshonorée et laissé derrière elle un orphelin condamné à se forger une nouvelle identité.
En aidant son jeune loup à accéder aux plus hautes marches du pouvoir, le vieux loup va venger sa lignée maudite. Des années de l’Algérie française aux palais nationaux, La Vengeance du loup offre une fresque sur trois générations, où le lecteur reconnaîtra tel ou tel personnage de la scène politique contemporaine. Un roman d’apprentissage mené tambour battant, qui nous fait renouer avec le plaisir des grands feuilletons du XIXe siècle.
« Charles aimait les crépuscules. Depuis sa plus tendre enfance qu’il avait eu la chance de passer en Asie, il adorait ces minutes incertaines, mais inéluctables, où la nuit finit par vaincre le jour. Il les attendait longuement, comme une délivrance, parce qu’il s’ennuyait lors des journées ordinaires, à rêver sans but, mais aussi parce qu’il s’avait qu’à une certaine heure il sortirait de sa torpeur, saisi d’une vigueur qui ne lui était pas habituelle. »
Mon avis :
Rencontré l’an dernier grâce à ma participation au Grand Prix de l’Héroïne, je n’avais en revanche pas pris le temps de découvrir la plume de Patrick Poivre d’Arvor. L’homme public est connu de tous, l’homme de lettres un peu moins.
Le célèbre journaliste est venu présenté son dernier roman La vengeance du loup au salon du livre de Chartres au mois de mars. Je suis repartie avec mon exemplaire dédicacé.
A travers trois époques, et trois générations distinctes, l’écrivain nous offre trois récits différents. D’abord, Charles, qui, à douze ans, perd sa mère et apprend en même temps que son vrai père n’est pas l’homme qui l’a élevé. Ensuite, le destin tragique de son grand-père, français, qui a vécu en Algérie dans les années 1940 et qui y a vécu une grande histoire d’amour. Et enfin Charles, adulte, qui se lance en politique pour devenir président de la République.
Patrick Poivre d’Arvor nous démontre ses vrais talents de conteur dans ce livre. Son écriture y est travaillée, romanesque et poétique. Il nous propose trois textes, dans lesquels on retrouve comme fil conducteur et dénominateur commun, l’amour et la filiation.
Dans la première partie, c’est l’amour parental qui y est évoqué. Le jeune Charles va partir sur les traces de son géniteur, tout en vivant le deuil de sa maman. L’auteur aborde ensuite l’amour clandestin et destructeur, sur les traces du grand-père de Charles. Finalement, l’amour du pouvoir et de la vengeance, dans les méandres de la politique.
Grâce à une trame passionnante, Patrick Poivre d’Arvor nous embarque sur plus de deux cents pages, dans un milieu masculin, où la soif de vengeance, de reconnaissance, et de revanche fait loi. Le second chapitre, dédié à l’histoire algérienne, est particulièrement captivant et bouleversant.
Personnellement, c’est une surprise et une très belle découverte. Patrick Poivre d’Arvor clôt son livre en laissant le lecteur en suspens. Il annonce qu’il y aura une suite. Je la lirai sans hésitation, car j’ai été véritablement transportée par ces grands personnages et ces belles histoires d’amour. Moins sensible à la partie finale consacrée à la carrière politique de Charles, j’ai néanmoins beaucoup aimé La vengeance du loup. A lire.