La somme de nos vies, Sophie Astrabie : Mon avis
Quatrième de couverture :
Camille, jeune fleuriste qui rêve sa vie, visite des appartements qu’elle n’a aucune intention d’acheter.
Marguerite, quatre-vingt-sept ans, met en vente son appartement qu’elle s’est pourtant juré de ne jamais quitter.
Derrière leurs fenêtres qui se font face, dans cette rue parisienne, la vie de l’ une n’apparaît à l’autre qu’en reflet. Les mensonges de Camille à son entourage et les secrets de Marguerite enfouis soigneusement depuis l’enfance se croisent et se répondent.
Comment prendre sa vie à bras-le-corps quand on a décidé d’en vivre une autre ?
Original et fleuri.
Vous vous en souvenez peut-être, j’avais glissé La somme de nos vies dans ma pile au début de l’été. J’ai attendu d’avoir englouti toutes les parutions reçues autour de la rentrée littéraire pour le sortir. Après deux mois de lectures intenses, sentant arriver la panne, c’était finalement le moment le plus opportun de lire Sophie Astrabie.
Alors qu’elle ment à ses parents depuis des années au sujet de ses études de droit avortées, Camille accepte la proposition de sa responsable : devenir gérante de la boutique de fleurs dans laquelle elle s’épanouit. Et parce que le mensonge semble entourer sa vie, la jeune femme décide également d’aller visiter des logements à vendre, sans aucune intention d’acheter…
Pour contrer la solitude due à la perte de sa meilleure amie, Marguerite s’inscrit dans une agence immobilière pour mettre en vente son appartement. Si la vieille dame songe déjà aux nombreuses visites qui viendront combler son ennui, elle n’a, en revanche, aucune envie de vendre…
Thomas, agent immobilier parisien, touché par la tendresse de Marguerite, veille à ne pas trop enfreindre les règles de déontologie que lui impose sa profession…
« Du bout des doigts, elle a parcouru les mots jusqu’à tomber sur celui qu’elle recherchait. Ambition.
Elle a relu plusieurs fois la définition avant de refermer la couverture: Désir ardent de posséder quelque chose, de parvenir à ( faire ) quelque chose. Depuis quand ce « quelque chose » a-t-il était remplacé par des notions de gloire, de pouvoir et d’argent? N’est-il pas possible de choisir sa propre quête ? »
Après ma récente déception pour Frangines d’Adèle Bréau – que j’associe au genre feel good comme La somme de nos vies – j’y allais à tâtons avec ce livre. Je craignais les clichés, les facilités et la mécanique bien huilée des personnages malheureux qui trouvent le bonheur en fin de parcours. Mes a priori en ont pris un coup avec Sophie Astrabie !
A l’image de son héroïne fleuriste, pleine d’idées et de ressources, l’écrivaine fait foi d’une créativité et d’une fraîcheur dans le scénario qu’elle déroule. J’ai par exemple aimé l’originalité de Camille qui, rêvant sa vie par procuration, imagine les journées de ses voisins grâce au vis-à-vis des deux immeubles. J’ai été touchée par les confidences de Marguerite et la disponibilité de Thomas, que ce soit envers ses deux clientes ou son père toujours dans le besoin.
Le récit est fluide, les chapitres sont courts et entraînants. La rencontre des trois personnages clés intervient sans lourdeur. Aucun stéréotype, aucun raccourci, aucune morale forcée et quelques surprises finales… Bref, La somme de nos vies fait du bien et je vous le recommande !
A lire aussi : parce que je cherche ici à rétablir les sentiments que j’ai pour la plume d’Adèle Bréau, je vous recommande son roman (feel good)Haute saison, frais et drôle à souhait ! Je vous en avais parlé par ici.
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Avez-vous lu ce livre ?
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