La Sainte Touche – Djamel Cherigui

Cherigui Djamel - Éditions : La Grenade
7 / 10
2Commentaires

Quatrième de couverture :

« Des mecs comme Alain Basile, vous n’en croiserez pas tous les jours et pas à tous les coins de rue. C’est dans son épicerie, La Belle Saison, que j’ai fait sa connaissance. Mon père venait de me mettre à la porte et je vagabondais dans les rues en rêvant d’une vie de bohème. Alain, lui, il en avait rien à faire de la bohème et des lilas sous les fenêtres, sa seule ambition était de devenir millionnaire. Pour réussir, il était prêt à tout et avait besoin d’un associé. C’est tombé sur moi. Mais accuser Alain Basile d’avoir chamboulé mon existence reviendrait à reprocher au Vésuve d’avoir carbonisé Pompéi. Sans lui, je n’écrirais pas aujourd’hui. » Si La Sainte Touche raconte les aventures d’un duo improbable avec humour, c’est aussi un pur joyau littéraire, aussi cynique que romantique. Un roman dans la veine de Karoo de Steve Tesich, de la série Breaking Bad et du film Dikkenek.

 

« Bref, j’avais fini par échouer dans une piaule, juste au-dessus de son épicerie. En sus de sa boutique, Alain était l’heureux propriétaire de deux petits immeubles de rapport. Il donnait également dans la contrefaçon de cigarettes, un peu dans le recel, pas mal dans le prêt usurier, et massivement dans le deal d’herbe. Sans compter les petits trafics intermittents, ceux qui se pointaient au gré du vent, à la faveur des occasions, les coups d’un jour en somme. Tout un programme. »

 

Mon avis :

Paru le 3 mars dernier chez La Grenade (label des éditions JC Lattès), La Sainte Touche de Djamel Cherigui fait déjà grand bruit. La Grande Librairie, C à vous, l’auteur roubaisien multiplie les plateaux TV pour son premier roman, inspiré de sa propre expérience. Je ne suis ni François Busnel, ni Anne-Elizabeth Lemoine, mais je vais tenter à mon tour de vous chroniquer La Sainte Touche !

Lorsqu’il rencontre Alain Basile dans son épicerie, le héros de Djamel Cherigui vient de se faire expulser de chez ses parents et n’a qu’une idée en tête : devenir écrivain. L’épicier, lui, voit en ce jeune homme, un futur complice, prêt à l’aider dans ses combines, en échange d’un hébergement. « L’artiste » comme il le surnomme sera-t-il disposé à l’épauler dans ses trafics ?

 

 

Avec sa langue de chez lui, l’auteur raconte sa ville, Roubaix, ses quartiers chauds et ses longues files d’attente le cinq du mois devant les bureaux de la CAF. Il retranscrit les dialogues tels qu’ils sont dits, comme on parle, pour coller au mieux à la réalité. Un style qui peut déranger dans les premières lignes mais qui convient si bien aux personnages.

Alain Basile, le vénal et ambitieux commerçant, qui enverra son serviteur au casse-pipe à plusieurs reprises. Le narrateur, naïf, rêveur et insouciant, qui se laissera manger tout cru, jusqu’à ce que la supercherie soit trop grosse. L’un songe à l’argent, tandis que l’autre rédige des poèmes derrière son comptoir.

A travers ce duo improbable, c’est toute la nostalgie d’une époque qui se devine dans les mots de Djamel. S’il n’hésite pas à évoquer les dangers de cette vie de trafiquant, l’écrivain souligne aussi la légèreté de la jeunesse. Cette inconscience qui s’efface en vieillissant.

Moi qui suis de là-haut, de ce Nord que j’aime tant, et qui ai travaillé à Roubaix, j’ai reconnu les traits de ces habitants dans La Sainte Touche. Djamel Cherigui est vrai, touchant et donne envie de croire en ses rêves.

 

Ce premier roman vous tente-t-il ?

Commentaires (1)
Sylvie2021-03-16 18:21:46Répondre

Après le reel ,la chronique , pas de busnel mais de mademoiselle lit quand même ! Tu as déjà ta touche ,une sensibilité que l’on reconnaît .
Ce roman a l’air vrai , touchant et connaissant bien les « gens du nord « aussi , j’imagine bien l’ambiance de cette histoire ,allez à l’essentiel !
Merci de nous faire découvrir autant d’auteur.es

Répondre




mademoisellelit2021-03-16 20:44:30Répondre

Oh merci Sylvie ! Tes mots me touchent beaucoup :)

Répondre





Ajouter un commentaire