La prochaine fois que tu mordras la poussière, Panayotis Pascot : Mon avis
Quatrième de couverture :
« Ce livre me fait peur. Le processus a été douloureux. Mon père nous a annoncé qu’il n’allait pas tarder à mourir et je me suis mis à écrire. Trois années au peigne fin, mes relations, mes pensées paranoïaques, mon rapport étrange à lui, crachés sur le papier. Je me suis donné pour but de le tuer avant qu’il ne meure. C’est l’histoire de quelqu’un qui cherche à tuer. Soi, ou le père, finalement ça revient au même. »
Panayotis Pascot s’attaque d’une plume tranchante et moderne à trois thématiques qu’il tisse pour composer un récit autobiographique aussi acide qu’ultralucide. La relation au père, l’acceptation de son homosexualité et la dépression s’enchevêtrent ici dans un violent passage à l’âge adulte. Mais la lumière en sort toujours, d’un regard, d’une façon d’observer le quotidien avec autant de tendresse et d’humour que de clairvoyance.
La désillusion.
Phénomène de la rentrée littéraire avec déjà plus de 100 000 exemplaires vendus, La prochaine fois que tu mordras la poussière a valu à son auteur Panayotis Pascot une invitation sur le prestigieux plateau de La Grande librairie la semaine dernière. Influencée par les avis dithyrambiques sur les réseaux sociaux, j’avais succombé à la tentation bien avant l’émission, et l’ai rapidement regretté… La prochaine fois que tu mordras la poussière est le premier ouvrage du chroniqueur. Il est paru aux éditions Stock à la fin du mois d’août.
« Tu sais je vais bientôt mourir« . C’est cette phrase, prononcée par son paternel, qui enclenche l’écriture du livre de Panayotis. Ce fait, le décès futur de son père, ouvre d’ailleurs le récit. L’occasion pour le jeune acteur de raconter la relation complexe qu’il entretient avec lui et d’explorer d’autres douleurs. Sa dépression mentale et héréditaire. Et l’acceptation de son homosexualité, après avoir longtemps pensé aimer les femmes.
« Je mesure 1m79.
Un jour une fille m’a dit qu’elle pouvait me faire confiance juste parce que je lui ai donné ma taille, elle a dit N’importe quel mec aurait rajouté un centimètre pour faire le mètre quatre-vingts, pas toi. Ce qu’elle ne sait pas c’est qu’en réalité, je fais 1m78. »
Ma lecture s’est initiée sans a priori liés au statut de son auteur. Je ne connaissais pas le personnage public et n’ai pas cherché à me renseigner avant d’ouvrir son livre. Mais rapidement, le constat est là : Panayotis Pascot use d’une écriture « parlée » et cela me gêne. Son texte est brouillon, décousu, la plume de mauvaise qualité.
Au-delà de la forme déconstruite, le fond manque également d’épaisseur. Les sujets, pourtant forts et importants – la dépression, la sexualité, les relations familiales – sont survolés. Panayotis Pascot reste en surface, nous livrant des extraits de son journal intime, sans réel questionnement.
En refermant ce livre, je me suis interrogée sur le rôle de l’éditeur sur cette publication. L’œuvre est brute, inachevée et donne l’impression de ne pas avoir été retravaillée. Dans son aspect final, La prochaine fois que tu mordras la poussière ressemble à un objet personnel, non destiné à un public.
Déçue, je n’y ai trouvé aucun intérêt.
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Avez-vous lu ce livre ?
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