La pire amie du monde, Alexandra Matine : Mon avis
Quatrième de couverture :
Trente-cinq ans, fraîchement virée de son boulot dans une agence de pub, temple du bon goût, la vie de Cyr est un chaos. Elle vient de perdre son meilleur ami. Alors qu’elle est accablée, on lui demande d’écrire un discours pour l’enterrement. Mais rien ne vient qu’une page blanche au-dessus de laquelle se développent des pensées contradictoires – flattée de la proposition / incapable de s’y mettre. La seule activité qui la réconforte : monter des meubles Ikea ; une occupation fléchée. Mais il y a les autres, la fiancée du disparu, sa famille ; le monde qui, lui, continue de tourner. Alors, malgré elle, Cyr doit cohabiter, trouver sa place parmi les autres, et grandir un peu, enfin.
Dans La Pire amie du monde, Alexandra Matine pose un regard mordant sur l’individualisme d’une jeunesse aisée, égocentrée, dans une époque de peu de sens. Ses personnages sont cruellement humains, elle tisse avec eux une réflexion piquante sur notre rapport à l’amitié ; lieu par excellence du lien, de l’indispensable réciprocité, du fantasme d’éternité.
Une colère vive.
La Pire Amie du mondeest le second roman d’Alexandra Matine. Il est paru en février dernier aux éditions Les Avrils.
Que feriez-vous si on vous demandait d’écrire un discours pour l’enterrement de votre meilleur ami ? Qu’écririez-vous ? Honorée par la proposition, Cyr a accepté cette mission sans réfléchir à ce qu’elle pourrait dire. Dévastée par la perte de son ami, et virée de son travail dans la foulée, la jeune trentenaire est victime du syndrome de la page blanche.
Chaque jour, la pression monte à l’approche de la cérémonie, plongeant Cyr dans un état de détresse absolue. Son réconfort : raconter sa peine à l’ami disparu.
« Proust a dit que le chagrin laissait moins de vestiges que de beauté. C’est faux. Le chagrin n’est pas un édifice. Le chagrin est une montagne, un pli entre deux plaques tectoniques, qui croît et s’érode en même temps, mais qui ne disparaît jamais. »
La Pire Amie du monde explore l’humain dans sa plus grande tragédie. Alors que l’héroïne multiplie les drames – sa mère et sa sœur sont également décédées – sa colère, sa rage se matérialisent dans une violence, un dégoût des autres et une impossibilité à assumer le quotidien.
Cette Pire Amie du monde est détestable, parfois insupportable, mais sa tristesse est justement décrite. L’envie de se battre pour elle et le désir de la prendre par la main sont présents à chaque ligne. L’autrice raconte la douleur, le vide, l’absence.
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La thématique de ce livre vous interpelle ?
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