La Petite Dame en son jardin de Bruges, Charles Bertin : Mon avis
Quatrième de couverture :
Charles Bertin, qui est né en 1919, a rêvé de sa grand-mère, morte depuis un demi-siècle. Au matin, ce rêve lui est apparu comme le signe qu’il fallait sans délai rendre visite à la petite dame en son jardin de Bruges. Dans la manière d’un tissage aux laines délicates se compose alors, au fil du voyage, un portrait d’une tendresse si sensible et d’une véracité si évidente que nul ne saurait lire ces pages sans aller aussitôt à ses propres souvenirs, ni sans ressentir, à l’exemple de Charles Bertin, l’effroi de revoir si bien sans jamais pouvoir franchir le glacis qu’impose la mort.
Souvenirs nostalgiques.
L’illustration sur la couverture* m’interpelle dans le rayon francophone d’une petite librairie de Bruges. L’auteur et le titre me sont inconnus mais je décide de faire confiance en mon instinct. J’embarqueLa Petite Dame en son jardin de Brugesde Charles Bertin (éditions Actes Sud, 1996) pour lire sur le retour de ce séjour belge.
Surpris de constater qu’il a rêvé de sa grand-mère, l’auteur convoque ses souvenirs cinquante ans après son décès. Pour nous, il se remémore cette Petite Dame, avec qui il avait noué une relation particulière. Des heures de lecture à l’apprentissage du dictionnaire, en passant par une virée à vélo sur la digue d’Ostende, les images de ces moments de partage semblent intactes pour l’écrivain.
Par ses mots, il nous emmène avec lui dans ce jardin de Bruges.
« On vous a reproché de prendre vos illusions pour des réalités, mais c’est à force de faire une réalité de votre désir que vous m’avez enseigné la poésie. »
D’une langue parfaite, Charles Bertin livre un récit plein d’émotion, où nostalgie et tendresse se confondent. S’il ne fut pas le seul descendant de cette vieille dame devenue veuve, il garde en mémoire l’affinité et la complicité entretenues avec elle durant chaques vacances passées à Bruges. Cette grand-mère, sans instruction, sans goût pour la lecture, se voyait entraînée devant la curiosité et la soif d’apprendre du jeune garçon.
Quelle belle façon de prolonger mon voyage dans la petite Venise du Nord ! Je regrette d’avoir attendu de quitter la ville pour découvrir cette histoire. J’aurais préféré être sur place, imprégnée du charme des canaux.
D’une rare beauté, les dernières lignes ont ravivé les doux moments passés avec ma propre grand-mère. J’ai compris, avec ce texte, que le temps n’enlève rien aux souvenirs. Charles Bertin dresse un hommage émouvant et reconnaissant à cette Petite Dame. Un coup de cœur inattendu.
A lire aussi : avec ses Souvenirs d’enfance, Marcel Pagnol nous offre quatre volets de récits autobiographiques sur son enfance dans le Sud de la France. J’ai retrouvé la tendresse et la douceur de sa plume dans celle de Charles Bertin.
*Théo Van Rysselberghe, La Dame en blanc, Musée d’art moderne, Liège
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Connaissiez-vous cet écrivain belge ?
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