La maison de verre, Roberto Cotroneo : Mon avis
Quatrième de couverture :
« Tout ce qui se passerait, tout ce que je verrais et entendrais au sein de la villa resterait secret, il me serait interdit d’en parler à quiconque. » C’est le serment que fait Margherita B. en acceptant de devenir la gouvernante de sœurs jumelles dans une singulière demeure de verre aux abords de Rome. Dans son journal, la jeune femme décrit un cadre enchanteur, des petites filles douées et charmantes, des parents fascinants. Pourtant, cette maison où tout se voit et se sait cache de nombreux secrets auxquels il semble difficile d’échapper. Avec La Maison de verre, Roberto Cotroneo rend un puissant hommage au roman gothique, entraînant son lecteur aux frontières du monde visible et de la folie avec une stupéfiante maîtrise du suspense.
Ambiance glaçante.
Attachée à l’objet livre et sensible à l’esthétisme des couvertures, l’illustration deLa maison de verre de Roberto Cotroneo avait attiré mon œil de lectrice. La traduction française de ce roman est parue en octobre dernier aux éditions Buchet Chastel.
Dès son arrivée au domaine d’Alessandra et Umberto Ordelaffi, Margherita est impressionnée par ce géant de cristal, cet architecture de verre et d’acier. Après un rapide entretien, la jeune étudiante est embauchée comme gouvernante auprès de leurs filles Lavinia et Lucrezia. Très vite, le comportement des jumelles, énigmatique et mystérieux, vient accentuer les peurs de Margherita…
Ouverte sur le jardin confié à Gaetano et toute en transparence, la maison du couple semble renfermer de nombreux secrets. Dans le parc, une immense statue hante la nouvelle arrivée, effrayée par les éléments qui l’entourent. Devant ces menaces, Margherita assumera-t-elle son rôle d’employé ? Ou choisira-t-elle la fuite comme d’autres avant elle ?
« Margherita B. s’est occupée des jumelles Lavinia et Lucrezia Ordelaffi entre fin juillet et mi-août 2018. La rédaction de ce journal a nécessité un peu moins de dix jours. Pour autant, l’écriture, claire et lisible, ne trahit pas la moindre incertitude, ce qui n’est pas sans me surprendre : toute personne dans sa condition n’aurait, à l’évidence, pu exposer les faits en gardant une telle lucidité. »
Lectrices et lecteurs de Rebecca, impossible de ne pas penser au château de Manderley* en déambulant dans La maison de verre de Roberto Cotroneo. Petit à petit et à l’image du célèbre roman de Daphné du Maurier, l’écrivain installe un suspense terrifiant, laissant présager un drame. Son héroïne, narratrice du récit, raconte à demi-mots cette « effroyable affaire« .
Traduit de l’italien par Marc Lesage, l’auteur dresse un thriller psychologique réussi. Dans un huis-clos sous tension et en quelques deux cents pages, la folie prend la main sur les personnages pour nous livrer une fin renversante.
Frôlant par moment le surnaturel, le texte de Roberto Cotroneo m’a fait sortir de ma zone de confort. J’ai aimé cet univers sombre et inquiétant. Le décor, essentiel dans le scénario et très imagé, donne toute sa force au roman. Naviguer au côté de Margherita dans cette grande maison fait froid dans le dos…
*L’héroïne de Rebecca de Daphné du Maurier emménage au domaine de Manderley (éditions Albin Michel, 1939) dont je vous ai déjà parlé par ici.
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Ce roman vous tente ?
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