La famille Martin, David Foenkinos : Mon avis
Quatrième de couverture :
En mal d’inspiration, un écrivain renommé laisse le hasard lui dicter le sujet de son nouveau roman. Il fait ainsi la rencontre des membres de la famille Martin, dont chacun espère devenir un personnage du livre. Mais la présence de l’écrivain dans leur quotidien perturbe le cours des choses.Lui qui s’imaginait maître du jeu se retrouve empêtré dans les fils qu’il croyait tirer…
Légère désillusion.
Le 1er juillet dernier, l’équipe des éditions Folio me conviait à une rencontre privée avec David Foenkinos. Après des années d’activité de blogueuse et plusieurs salons du livre à mon actif, je n’avais jamais eu l’occasion d’échanger avec celui que je place dans mon top 5 des écrivain(e)s français(e)s préféré(e)s ! Éblouie par cette soirée surréaliste et inoubliable, je démarrais la lecture de La famille Martin le lendemain, toujours sur mon petit nuage…
Écrivain à succès et en mal d’inspiration, le narrateur descend dans la rue, à la recherche de son nouveau héros. En ce lundi matin, il se lance un défi de taille : interpeller le premier passant et l’interroger sur sa vie. L’auteur se promet de tout raconter, sans tricher, dans son livre…
Mais alors qu’il croise Madeleine Tricot, une octogénaire à la mémoire fragile, et qu’il s’apprête à recueillir ses souvenirs, la fille de cette dernière vient bousculer tous ses plans. Valérie a une meilleure idée en tête. Plutôt que de raconter l’histoire de Madeleine, dont les pensées s’envolent, pourquoi ne pas écrire sur elle ? Aux côtés de son mari et de ses deux adolescents sceptiques, Valérie accueille le romancier pour les premières confidences…
« J’avais du mal à écrire ; je tournais en rond. Mes personnages me procuraient un vertige d’ennui. J’ai pensé que n’importe quel récit réel aurait plus d’intérêt. Je pouvais descendre dans la rue, arrêter la première personne venue, lui demander de m’offrir quelques éléments biographiques, et j’étais à peu près certain que cela me motiverait davantage qu’une nouvelle invention. C’est ainsi que les choses ont commencé. Je me suis vraiment dit : tu descends dans la rue, tu abordes la première personne que tu vois, et elle sera le sujet de ton livre .»
Régulièrement interviewé lors de la promotion de La famille Martin en 2020, David Foenkinos mentionnait s’être lui-même challenger en écrivant sur une inconnue rencontrée dans son quartier. Le point de départ de ce roman me paraissait alors extraordinaire et plein de promesses. Le bémol ? Lors de notre dîner, l’auteur nous a confié avoir inventé cette histoire pour des raisons, je l’imagine, marketing. La crédibilité du récit remise en cause, je n’ai su être emportée par le conte proposé.
Embarqué dans une aventure qui le dépasse, le narrateur passe tout son temps libre chez Valérie Martin. Au bord de l’implosion, sa famille voit en lui le messie, lui confiant certaines missions de sauvetage. L’écrivain s’attache, se libère, allant jusqu’à parler de lui, chose au demeurant impossible. S’il joue le rôle de conciliateur entre tous les protagonistes, ces derniers lui permettent aussi de se livrer.
La désillusion digérée, une question perdure : la force de ce roman tient-elle uniquement dans le mensonge (inoffensif je vous l’accorde) de David Foenkinos ? Sans cette révélation, aurais-je apprécié ma lecture ? Cherchant sans cesse à être ancrée dans la réalité en littérature, je ne suis pas sûre…
Curieux de découvrir la plume de David, optez plutôt pour Charlotte, Vers la beauté ou encore Deux sœurs. 😉
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Et vous, l’avez-vous lu ?
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