La dernière allumette, Marie Vareille : Mon avis
16CommentairesQuatrième de couverture :
Depuis plus de vingt ans, Abigaëlle vit recluse dans un couvent en Bourgogne. Sa vie d’avant ? Elle l’a en grande partie oubliée. Elle est même incapable de se rappeler l’événement qui a fait basculer sa destinée et l’a poussée à se retirer du monde. De loin, elle observe la vie parisienne de Gabriel, son grand frère dont la brillante carrière d’artiste et l’imaginaire rempli de poésie sont encensés par la critique.
Mais le jour où il rencontre la lumineuse Zoé et tombe sous son charme, Abigaëlle ne peut s’empêcher de trembler, car elle seule sait qui est vraiment son frère…
Un roman captivant, brillamment construit, à la fin aussi imprévisible que bouleversante et dont les personnages inoubliables offrent une voix aux enfants qui grandissent confrontés à la violence des adultes.
Un scénario renversant
Finaliste du Prix Maison de la Presse, La dernière allumette de Marie Vareille m’a donné une belle leçon. Persuadée que l’histoire ne m’emballerait pas, j’étais pleine d’appréhension à l’idée de la lire. Si mon rôle de jurée m’a appris une chose en trois ans, c’est que le coup de cœur est souvent là où on ne l’attend pas… Huitième roman de Marie Vareille, La dernière allumette est paru en mars aux éditions Charleston.
Enfermée dans le silence d’un couvent en Bourgogne depuis 27 ans, Abigaëlle tente de se rappeler son enfance. Si sa mémoire a effacé une partie des souvenirs du passé, le présent de son frère Gabriel, depuis sa rencontre avec la belle Zoé, la hante… Les failles familiales auront-elles de lourdes conséquences sur la jeune femme ? Le danger peut-il être évité ? L’internement d’Abigäelle l’empêche d’intervenir…
« Quand on commence à mentir à son entourage ou à taire certains événements, je crois que c’est le signe qu’il y a un problème. Au fond, on ment parce qu’on a honte d’avouer la vérité. Et on ne devrait jamais avoir honte de ce qu’on accepte par amour. Si on éprouve le besoin de mentir, c’est sans doute qu’on a eu tort de l’accepter. »
Une fois n’est pas coutume, je n’ai rien vu venir : ni la lourde thématique du roman – je ne vous révélerai rien ici mais avouez que la couverture laisse présager une lecture réconfortante ; ni la mécanique infaillible du script de Marie Vareille – ou l’art de déconstruire toutes les croyances du lecteur ; ni le coup de cœur magistral reçu de plein fouet.
Bref, sous des faux airs de roman « léger », La dernière allumette de Marie Vareille abat les cartes des clichés et autres certitudes en tout genre. Les fils se dénouent lentement vers un twist final inattendu. L’autrice joue, déstabilise son lecteur, déployant un texte haletant, impossible à lâcher. J’ai aimé être perturbée et titillée, comme rarement en littérature.
Au-delà du page turner, Marie Vareille s’attaque avec brio à un grave sujet de société. Touchée par le récit d’Abigaëlle, j’ai failli verser une larme ou deux en refermant l’ouvrage. Loin du feel good, La dernière allumette est le roman abouti d’un hommage à la vie.
A lire aussi : Aux côtés du titre de Marie Vareille dans la sélection finale du Prix Maison de la Presse, j’ai beaucoup aimé également le premier roman de Yann Le Gal, Les enfants perdus de Brocéliande, dont je vous parlais il y a quelques jours.
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Allez-vous lire ce livre ?
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